À la découverte d’un peuple fascinant: les Étrusques

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Publié 19/11/2013 par Gabriel Racle

Le peuple étrusque a écrit une importante page de l’histoire de la civilisation européenne, occidentale. Cette histoire, cette culture nous intéressent, puisqu’un large pan de notre culture canadienne tire ses sources dans l’apport européen.

Avant les Romains, il y avait les Étrusques. On ne le sait pas toujours, et pourtant la civilisation étrusque a subsisté pendant sept siècles (env. IXe-Ier siècles avant notre ère), en couvrant l’Étrurie.

Le pays des Étrusques s’étendait, lors de son extension maximale (750-500) dans une partie centrale de l’actuelle Italie, au Nord, de la ville de Mantoue, jusqu’à l’actuelle Capoue, au Sud, en incluant Rome.

Pendant longtemps, la civilisation étrusque est restée enveloppée dans le «mystère étrusque», mystère des origines et d’une écriture indéchiffrable. On ne connaissait guère que les tombes et les traditions funéraires.

Peu connue du grand public, jusqu’à présent, cette civilisation a écrit une page fondamentale dans l’histoire des sociétés occidentales. On en parle désormais comme d’une «civilisation étonnante par son raffinement et sa modernité».

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Une exposition à Paris

Alors, une exposition intitulée Étrusques. Un hymne à la vie, en cours jusqu’au 9 février 2014, et le livre d’histoire qui l’accompagne, ne peuvent être que les bienvenus.

C’est le musée Maillol à Paris qui nous les présente, à la suite de Pompéi – un art de vivre, qui avait connu un vif succès. (L’Express, 17 janvier 2012). Cette nouvelle page d’histoire s’inscrit dans le programme général de réflexion du musée sur la civilisation occidentale.

Alors qu’on évoquait surtout jusqu’à maintenant les Étrusques «par des témoignages funéraires, ce sont les différents aspects de la vie quotidienne de cette civilisation, gaie et pacifique, qui sont évoqués dans l’exposition, à travers l’exploration des grandes cités de cette confédération, Véies, Cerveteri, Tarquinia et Orvieto», des noms peu connus, mais des collectivités réelles et vivantes.

La vie quotidienne

«Le choix du titre est volontairement provocateur», déclare la directrice du projet, Patrizia Nitti. De ce fait, et c’est exceptionnel, «la religion, l’écriture, l’armement, le sport, la peinture et la sculpture, l’artisanat avec l’orfèvrerie, les bronzes et les céramiques sont représentés».

«L’évolution de la connaissance de l’habitat étrusque, témoignage fondamental, est également développée. On découvre une architecture très caractéristique, éloignée des canons classiques, agrémentée d’importantes décorations en terre cuite rehaussées de couleurs extrêmement vives.» 

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Quelque 260 objets d’art exposés, réunis grâce à des prêts exceptionnels, illustrent cette reconstitution de la vie quotidienne des Étrusques, rites religieux, banquets, artisanat, commerce, architecture et même les plaisirs sexuels, dans toute leur diversité. C’est une civilisation moderne et raffinée que l’on découvre, un art de vivre.

Il faudrait mentionner les somptueux bijoux, les objets en ivoire finement travaillés, des vases sculptés, des statuettes élancées, des cinéraires (urnes funéraires), et bien d’autres productions artistiques étonnantes, des fresques, tout ce que «l’âge d’or» étrusque (de 575 à 475 environ) a produit

Un livre d’histoire

La modernité du peuple étrusque ne peut que nous surprendre et nous attirer. Faute de passer par Paris pendant la durée de l’exposition, on peut découvrir les Étrusques grâce à un excellent ouvrage édité par le musée et par Gallimard, que l’on trouve donc à Montréal.

Étrusques. Un hymne à la vie (Gallimard-Maillol, 28×22 cm, 288 p.), illustré par les reproductions des objets de l’exposition, est certainement le meilleur livre que l’on peut se procurer pour connaître l’histoire de la civilisation étrusque et ses réalisations.

L’ouvrage compte sept chapitres et une importante bibliographie. Il faut noter de suite une importante caractéristique, les textes rédigés par des spécialistes, s’adressent à un large public.

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Ce n’est pas un livre destiné à d’autres spécialistes pour démontrer quelques thèses. Si certains termes techniques sont utilisés, ils sont clairement expliqués.

Les trois premiers chapitres content avec élégance la préhistoire et l’histoire des origines et du développement de la société étrusque. Cette partie est d’un grand intérêt général, car elle illustre, avec un cas concret, celui des Étrusques, l’implantation progressive et l’épanouissement des sociétés humaines qui, un beau jour, ne sont pas tombées toutes faites du ciel.

Le «Faste des princes» en est un éloquent témoignage brillamment illustré.

Société évoluée

Le chapitre suivant, «L’apogée de la civilisation», fait revivre la vie des Étrusques dans ses différentes sections: Le temple, La maison, La vie quotidienne (les banquets, le éros, le sport), Les Étrusques, les échanges et la Méditerranée.

Suit un chapitre sur «Les grandes villes de l’Étrurie», une découverte, car on était loin d’imaginer une société aussi évoluée politiquement, une sorte de «confédération de cités-états», qui étalent leurs différences, leurs similarités, leur savoir-faire.

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Et l’histoire se termine par la conquête romaine et les recherches portant sur cette civilisation si longtemps mystérieuse: «De l’étruscomanie à l’étruscologie». Un tableau complet de l’histoire de ce peuple, qui laisse subsister des questions, mais qui trouve sa juste place dans l’histoire de notre civilisation.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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