Mercredi 25 octobre dernier, le projet de loi C-203 Loi modifiant la Loi sur la Cour suprême (pour y inscrire l’exigence pour les juges nommés au plus haut tribunal du pays de comprendre les deux langues officielles) a été défait en deuxième lecture à la Chambre des communes par un vote de 224 contre 65.
Je vous invite à lire les pages du Journal des débats du 8 mars et du 19 octobre dernier, où sont rapportés les propos des députés qui sont intervenus. Vous serez sans doute aussi intéressés de vérifier si, le 25 octobre, votre député a voté en faveur ou contre ce projet de loi du député François Choquette.
Il était prévisible que le nouveau chef conservateur, Andrew Scheer, et la majorité de son caucus suivent la position que défendait le gouvernement Harper. Cependant, puisqu’en 2008, 2010 et 2014, les Libéraux avaient appuyé un projet similaire, le projet C-232 du député Yvon Godin, il était incertain qu’elle allait être leur position maintenant qu’ils forment la majorité gouvernementale.
Le droit d’être compris
En votant contre le projet de loi, le premier ministre Trudeau et la majorité de son caucus se sont placés dans la situation inconfortable d’adopter les arguments du gouvernement Harper selon lesquels il n’est pas nécessaire, ni souhaitable d’inscrire des exigences linguistiques dans la Loi sur la Cour suprême.
En agissant ainsi, ils ont notamment renié ce qu’en 2010, le chef libéral d’alors, Michael Ignatieff, écrivait à la ministre de la Justice de l’Alberta, Alison Redford, laquelle menait une campagne contre le droit d’être compris en français. À ce moment-là, les Libéraux étaient d’avis que le droit d’être compris en français et en anglais sans interprète devait être inscrit dans la loi.