Bientôt quatre vaccins, mais des retards de production à prévoir

Celui de Johnson & Johnson ne nécessiterait qu'une seule dose

vaccin livraison
Livraison de vaccins anti-covid.
Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 19/01/2021 par Agence Science-Presse

Après Pfizer, Moderna et AstraZeneca, le quatrième vaccin contre la covid à atteindre le fil d’arrivée pourrait aussi être le premier à ne nécessiter qu’une seule dose. Mais sa capacité manufacturière pourrait ne pas être à la hauteur de ses promesses.

Des médias américains rapportent cette semaine que la compagnie Johnson & Johnson devrait déposer avant la fin de janvier les premiers résultats de sa dernière phrase d’essais cliniques.

Projections optimistes

S’il est ensuite approuvé par les autorités de la santé, cela pourrait faire une grosse différence aux États-Unis: les projections pour une vaccination des trois quarts de la population adulte d’ici la fin de 2021 tenaient compte de la possibilité que ce vaccin s’ajoute aux deux autres déjà autorisés (AstraZeneca n’a pas été autorisé pour l’instant aux États-Unis).

En particulier, le fait qu’il soit le seul, pour l’instant, à ne nécessiter qu’une seule dose, allègerait la chaîne de production et de distribution.

Plutôt la fin de l’été

Mais selon des informations obtenues par le New York Times, l’objectif de Johnson & Johnson de produire 100 millions de doses d’ici la fin de juin serait irréaliste, et il faudrait plutôt viser la fin de l’été. Cet objectif était lié à une subvention gouvernementale obtenue l’an dernier.

Publicité

La compagnie serait en retard «d’au moins deux mois» sur son calendrier initial. «Le délai met en lumière les promesses irréalistes» du programme de subvention (Operation Warp Speed), note le Times.

Au-delà des États-Unis, cela signifie que si même ce pays, qui avait réservé le gros de la production espérée de Johnson & Johnson, ne peut pas espérer avoir tout obtenu avant l’automne, les autres pays dans la file d’attente devront peut-être miser sur un autre vaccin.

Réajustements

Ce qui renforcera les débats en cours sur la nécessité de vacciner immédiatement un maximum de gens avec les vaccins déjà disponibles, quitte à leur faire attendre leur deuxième dose plus longtemps que prévu.

Des données sur les essais cliniques préliminaires de Johnson & Johnson sont parues mercredi dernier dans le New England Journal of Medicine. Elles pointent vers un niveau toujours élevé d’anticorps 71 jours après la vaccination — assez élevé pour qu’on puisse dire que la personne vaccinée était toujours immunisée au virus, malgré le fait qu’elle n’avait reçu qu’une seule dose.

Mais la question reste ouverte: est-ce qu’une deuxième dose pourrait contribuer à produire encore plus d’anticorps, donc fournir une protection accrue? Les données de la phase 3 répondront peut-être à cette question.

Publicité
vaccins covid
Le vaccin de Johnson & Johnson va bientôt s’ajouter à ceux de Pfizer, Moderna et AstraZeneca.

Quand le vaccin arrive, l’appui à la vaccination augmente

Aux États-Unis, l’abondance de sondages menés en 2020 permet de voir que la confiance à l’égard des vaccins contre le coronavirus est en hausse.

De 50% des Américains qui disaient en septembre être prêts à se faire vacciner, on était passé à 60% en décembre. En septembre, la vaccination était encore hypothétique. En fin d’année, coup sur coup, deux vaccins différents ont été approuvés par les autorités américaines de la santé.

L’analyse provient du quotidien USA Today, qui a analysé des dizaines de sondages et d’enquêtes scientifiques parus en 2020. Une recherche financée par la Kaiser Family Foundation, consacrée aux attitudes du public à l’égard du vaccin, avait signalé une tendance similaire à la mi-décembre, avançant même un total de 71% d’appuis.

Immunité collective?

Ces chiffres sont  propres aux États-Unis, mais tous les pays ont en commun un phénomène similaire: tant que le vaccin appartenait à un futur plus ou moins hypothétique, le questionnement sur le fait de se faire ou pas vacciner restait lui aussi hypothétique — et les sondages sur ce sujet étaient pour ainsi dire inutiles.

Lorsque le vaccin est devenu une réalité en novembre, l’appui a augmenté.

Publicité

Selon différentes estimations parues ces derniers mois, il faudrait un taux de vaccination de 60 à 70% pour atteindre une forme d’immunité collective. Mais devant la possibilité d’un variant du virus qui soit plus contagieux que celui qui sévit depuis un an, les estimations pourraient devoir être revues à la hausse.

Auteur

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur