Bas les masques… et autres citations de grands philosophes

masque
Humble hommage à René Magritte. Photo: Lise Marie Baudry
Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 17/03/2022 par Lise Marie Baudry

«Personne ne peut porter longtemps le masque», disait Sénèque.

L’annonce du gouvernement de l’Ontario de la levée du masque sanitaire dans les écoles et les commerces à compter de ce lundi 21 mars est reçue avec diverses explosions de joie… et de terreur.

Je ne vais pas ici recenser toutes les positions, il y en a trop. Des bonnes, des mauvaises, des farfelues et des inquiétantes.

covid masque
Distanciation et masque ont dominé ces deux dernières années.

Pour me protéger et protéger les autres

Moi? Je vais continuer à porter le masque sans état d’âme, là où ce sera exigé. Et même des fois où cela ne le sera pas, selon les circonstances. Mon passeport vaccinal – TROIS !!! – est à portée de main sur mon cellulaire.

Pourquoi? Ben, un, pour me protéger moi-même. Bien que généralement en bonne santé, je souffre de deux maladies chroniques, dont l’une est auto-immune. Donc, je vais faire attention à l’intérieur.

Publicité

À l’extérieur, comme la plupart des gens, je respire à pleins poumons sans entrave.

«La bonhomie est le plus charmant des visages ou le plus hideux des masques», selon Victor Hugo.

Et deux: il y a des personnes dans mon cercle social dont les systèmes immunitaires sont très compromis. Et je veux les garder longtemps. Alors, je vais m’assurer de ne pas devenir dangereuse pour elles.

covid, Ontario
Les quatre grandes vagues d’hospitalisations de malades de la covid en Ontario depuis deux ans. Des sommets de 1043 patients le 5 mai 2020, 1701 le 12 janvier 2021, 2360 le 20 avril 2021, 4183 le 18 janvier 2022. Ligne noire: les malades de la covid aux soins intensifs.

Le retour de Jocelyne Samson

Je vous ai déjà parlé de cette enquêtrice en chef du feu commissariat aux Services en français. Nous pensions qu’elle allait mourir à ce moment. Mais non, c’est une battante incroyable. Elle s’est accrochée pour voir ses petites filles grandir.

Mais voilà, Jocelyne souffre d’une maladie dégénérative incurable. Et son système immunitaire ne tient qu’à un fil. Elle fait partie de ces personnes qui ont reçu en janvier une quatrième dose du vaccin contre la covid, tel que recommandé par leur équipe médicale.

Publicité

Elle fréquente un centre communautaire à Mississauga qui encadre la mise en forme des personnes âgées et souffrant de limites de mobilité.

«Nous avons parlé tout de suite de l’annonce de la levée des masques», dit-elle. «Nous nous sommes tout de suite mis d’accord entre les usagers et le personnel que nous allions continuer à porter des masques quand nous ne sommes pas en position active d’exercice. Cela n’a pas été négocié, cela semblait être du gros bon sens pour tous.»

Alors, quand je veux voir Jocelyne, je vais aller, sans rechigner, dans les restaurants où le mandat de masque et même du passeport vaccinal seront maintenus. Et il y a en plus que vous pensez!

masque
Jocelyne Samson et son fils en septembre dernier.

Le masque et le droit à la prévenance

J’ai une autre amie qui, jouissant d’une santé robuste, est également très prudente parce que son mari est très immuno-compromis. Elle ne veut que manger en terrasse? Je vais allégrement manger en terrasse avec elle. Le plus souvent possible.

«À l’encontre du plaisir, la douleur ne porte point de masque», soulignait Oscar Wilde.

Publicité

Voyez-vous, il ne s’agit pas de militantisme ou de moutonnerie. Je ne me sens pas brimée. C’est de la civilité de base, en ce qui me concerne.

Mais je ne veux pas faire la morale ou prêcher sur une montagne inexistante. Je revendique seulement le droit à la «prévenance». Vous vous rappelez de ce mot? Il n’est pas si vieux que ça. Mais il paraît vieillot, rouillé, corrodé par la malveillance ambiante.

Je vous souhaite bienveillance et civilité dans vos bulles respectives.

«L’humour est le masque de la sagesse», pour Friedrich Dürrenmatt.

P.S. Je viens d’acheter un sac de petits pois en écosses: le printemps s’en vient!

Auteur

  • Lise Marie Baudry

    Lise Marie Baudry œuvre depuis plus de 30 ans dans la francophonie ontarienne et torontoise. Elle a notamment été directrice générale du Centre francophone de Toronto. Ses opinions n'engagent qu'elle-même.

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur