Attention à vos frites, ce goéland vous observe

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Un goéland surveille son entourage près du lac Ontario. Photo: Nathalie Prézeau
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Publié 01/06/2023 par Agence Science-Presse

Les goélands qui volent des frites sur la terrasse d’un resto s’inspirent des humains.

II y a même un nom pour ça dans la nature: les cleptoparasites. Ça ne s’applique pas uniquement aux goélands, mais à toute espèce qui se nourrit aux dépens des réserves de nourriture d’une autre espèce.

Mais la particularité des goélands, c’est qu’ils ne se contentent pas d’aller fouiller dans les poubelles des humains: ils vont aller voler directement sur une table!

C’est plus dangereux pour un animal, puisque ça le rend, pendant quelques secondes, vulnérable aux prédateurs à deux pattes qui pourraient vouloir protéger leurs frites ou leur hamburger.

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Si la nourriture semble bonne pour les humains, elle est probablement bonne pour moi. Photo: HoremWeb, Wikipedia Commons

Le goéland choisit l’emballage

C’est ce comportement qui a conduit trois biologistes britanniques à tester les goélands. Et dans leur recherche, publiée le 24 mai dans Biology Letters, ils écrivent qu’effectivement, le goéland est plus observateur qu’il n’en a l’air.

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Dans 95% des cas, il choisit un aliment, ou plus exactement un emballage, de la même couleur que celui qu’avait choisi l’humain.

Leurs observations ont porté sur des goélands de Brighton, une station balnéaire anglaise, aux étés 2021 et 2022.

Mais surtout, ils ont monté une expérience: les humains en question avaient pour mission de laisser deux emballages de croustilles, un bleu et un vert, à 5 mètres des goélands, de s’en éloigner et, dans certains cas, de prendre eux-mêmes des croustilles dans un même emballage bleu ou vert.

Dans presque tous les cas, les goélands ont ensuite choisi le même emballage que l’humain.

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Des goélands en face d’un brise-lames du parc Tommy Thompson à Toronto. Photo: Nathalie Prézeau

Ça implique un apprentissage

Ce qui, dans la nature, est logique pour un cleptoparasite: celui-ci s’assure de cette façon que le représentant de l’autre espèce ne s’est pas empoisonné avec son aliment.

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Mais ça implique un apprentissage, puisqu’il doit observer l’autre: ce n’est pas quelque chose d’inné. Ça implique aussi une adaptabilité dans l’apprentissage, puisque les goélands ne se sont pas toujours nourris de frites et de croustilles au bord de mer…

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