Le théâtre a été inventé pour réunir les gens, mais ici, il «ne nous a jamais autant divisés. Je suis ton esclave.» Ainsi s’exprime Esther, narratrice du roman Regarder les coulisses se répandre, de Christine Gosselin, et victime de la violence d’un comédien-amoureux-bourreau qui la trompe, la viole et la bat.
Métaphore théâtrale, le roman se décline en actes et scènes. Femme dans la vingtaine, Esther ignore comment «la pièce» se terminera, mais souhaite que les bouquets de fleurs lancés sur la scène après les prestations ne recouvrent pas sa pierre tombale.
Elle est prête à mettre sa vie en veilleuse pour que le projecteur soit seulement braqué sur son amant-bourreau. La jeune femme présume que son partenaire est méchant avec elle parce qu’il l’aime. «On écœure ceux qu’on aime.»
Le syndrome de l’imposteur
Esther souffre du «syndrome de l’imposteur», elle est «otage du simulacre». Elle joue le rôle que lui assigne le comédien violent et ne remet jamais en question le scénario imposé.
Cet homme est persuadé que le métier d’acteur lui dicte d’élire domicile à l’intérieur de quelqu’un. En donnant une âme à tous ces personnages différents, il perd la sienne.