Anti-colonialisme envers et contre… nous tous

racisme, anti-colonialisme
Une carte de la Nouvelle-France dessinée par le navigateur et colonisateur Samuel de Champlain. Faut-il renier des pans entiers de notre histoire et de notre culture pour combattre le racisme et les inégalités, comme le suggère l'idéologie anti-colonialiste anti-occidentale?
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Publié 28/08/2022 par François Bergeron

Le ministère fédéral de la Diversité et de l’Inclusion a coupé les fonds (133 800 $) à un «Centre communautaire d’appui aux médias» associé à un extrémiste raciste, détestant particulièrement les Juifs et les francophones, qui était censé aider les radiodiffuseurs à développer des stratégies antiracistes.

Ce sont les tweets et les selfies haineux de Laith Marouf – certains encore tout récents – qui l’ont trahi. Plusieurs médias ont signalé ce financement public scandaleux et cette ignorance crasse en haut lieu (car l’individu était déjà connu pour son activisme «anti-colonialiste», c’est-à-dire ici anti-occidental).

Or, c’est qui, l’Occident? C’est nous tous ici! Notre histoire, notre culture, notre mode de vie, nos valeurs… Pas parfaites ni supérieures en tout, mais à célébrer et approfondir, pas à dénigrer et détruire.

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Le consultant Laith Marouf (en 2016).

Rééducation

Au-delà de l’embauche problématique d’un raciste pour donner des leçons d’antiracisme, la vraie question à se poser est: «Pourquoi le gouvernement se mêle-t-il de donner des leçons d’antiracisme?» Aux médias ou à n’importe qui.

Depuis des années, on tolère l’arnaque des cours de «compétences culturelles» prétendant éduquer les organisations privées et publiques aux joies du multiculturalisme. C’est évidemment l’inverse qui est plus utile: aider les nouveaux arrivants à s’intégrer à la société canadienne.

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Aujourd’hui, la gouvernance ÉDI (équité, diversité, inclusion) est à la mode, à Radio-Canada et ailleurs. La révolte contre le sexisme et l’âgisme de CTV, qui a voulu «moderniser» son image en remplaçant sa présentatrice de nouvelles Lisa LaFlamme, expose les limites et les contradictions de ces lubies.

La promotion des valeurs «ESG» dans l’industrie et la finance est de la même farine: privilégier l’environnement, la société et la gouvernance woke, plutôt que le client, la qualité du produit ou (horreur!) les actionnaires. Heureusement, les nouvelles valeurs et les anciennes pratiques sont souvent complémentaires, même profitables. Et, merci, jusqu’à maintenant c’est volontaire.

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Le ministre fédéral Ahmed Hussen.

Diversité et inclusion?

Le gouvernement de Justin Trudeau est imbue de la même idéologie anti-colonialiste qui inspire les Laith Marouf et d’autres faux progressistes… probablement nombreux dans l’entourage de certains ministres et dans des agences comme le CRTC.

De plus en plus souvent, le gouvernement fédéral ajoute un mandat diversitaire à ses appels d’offres de services et à ceux des organismes qu’il subventionne. Bonne chance pour avancer dans la fonction publique ou pour décrocher un contrat fédéral si vous ne vous identifiez pas à un groupe minoritaire. Votre talent ou votre expertise? C’est secondaire!

En pratique, cette idéologie n’a rien de «diversitaire», car elle dénigre et exclut notre histoire et notre culture bien davantage qu’elle valorise ou inclut celles des immigrants ou des Autochtones.

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Or, notre gouvernement libéral-néodémocrate se croit aussi investi d’une mission civilisatrice des médias sociaux et de l’Internet. C’est ce qui transpire de certains de ses projets de réglementation de ces forums modernes. Il souhaiterait arbitrer les idées et les informations qui y circulent et y sont débattues.

Au risque de bafouer la Charte des droits et libertés. Et d’outrepasser la Cour suprême, qui a toujours placé très haute la barre de la protection de la liberté d’expression contre les tentatives passées de criminaliser ce qu’on taxe de «haine», «phobies» ou «désinformation» – à tort ou à raison.

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La journaliste Lisa LaFlamme.

Liberté d’expression

C’était sans doute inévitable: certains ont réagi à l’affaire Laith Marouf en y voyant la preuve que les médias sociaux doivent être soumis à un strict régime de censure… Puisque l’individu y déversait sa haine des Juifs, des Américains, des Canadiens-Français et finalement de toutes les personnes non «racisées».

Il aurait dû être repéré et déconnecté plus tôt, disent-ils.

Sauf que cette censure nous aurait empêchés de connaître la vraie nature de ce consultant «anti-raciste», et de débusquer tous les autres fomenteurs de haine et de destruction du même acabit.

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La liberté d’expression, c’est pour le meilleur et pour le pire. Pas pour la fraude, la diffamation et la vraie violence, criminelles depuis toujours. Mais pour des propos bizarres, minoritaires, choquants: oui. Dans le lot, il y en a qui s’avèrent éclairants.

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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