Le tout dernier roman de Melchior Mbonimpa est un habile métissage entre l’africanité et la canadianité, un reflet du choc des cultures, le tout raconté à travers le destin d’un Africain à califourchon sur deux mondes que tout sépare. Intitulé Les morts ne sont pas morts, ce roman cherche ni plus ni moins à défendre la thèse suivante : il faut savoir affronter la vie sans renier ses racines.
Le romancier met en scène Terama, un immigrant africain bien intégré au Canada. Il est un avocat talentueux à Sudbury et il trime dure pour faire sa marque dans son pays d’accueil.
Une nuit, Terama entend la voix de son père, Tongo, qui l’interpelle d’outre-tombe. Est-ce une hallucination ou est-ce plutôt un appel à cultiver le culte des ancêtres?
Terama a été le fils qui a défié le père pour se mesurer à lui. Il a dû le renier et couper les ponts, mais le moment n’est-il pas venu d’entrer dans une relation qui reconnaît l’expérience du paternel et ses droits d’aînesse?
Une large part du roman est constituée de «palabres nocturnes». Ces monologues ont lieu dans une pièce de la résidence de Terama, dans une sorte de hutte votive dédiée aux ancêtres. C’est là que Terama, son père Tongo (décédé), son épouse Shaza (vivante), sa grand-mère Makwaya (décédée) et son oncle Gatassi (décédé) prennent la parole à tour de rôle.