Acfeo, acfo, afo. Selon votre âge, vous connaissez peut-être deux ou trois de ces organismes qui ont représenté les Franco-Ontariens au fil des ans. Il s’agit de l’Association canadienne-française d’éducation d’Ontario (ACFEO, 1910-1969), de l’Association canadienne-française de l’Ontario (ACFO, 1969-2006) et de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO, depuis 2006).
Leur cheminement, parfois houleux, est décrit avec minutie dans Résistances, mobilisations et contestations, un ouvrage sous la direction de Michel Bock et Yves Frenette.
Forte implication catholique
Fondée à Ottawa le 20 janvier 1910 par 1 200 Canadiens français de l’Ontario, l’ACFEO se veut un «regroupement compact, solide et permanent de tous nos compatriotes d’Ontario en un bloc national». La crise du Règlement 17 (1912-1927) a «permis à l’ACFEO de renforcer sa situation et de s’imposer comme la porte-parole reconnue de la collectivité franco-ontarienne».
Dès le départ, nationalisme et catholicisme font bon ménage dans l’esprit des dirigeants de l’ACFEO. Tant et si bien que l’Association demande à Rome de dénoncer le Règlement 17. Or, la hiérarchie romaine ne voit dans la crise scolaire «qu’un conflit politique ne comportant aucune dimension religieuse particulière. À ses yeux, la thèse de la langue, gardienne de la foi, était indéfendable.»
L’ACFEO n’en demeure pas moins «fille soumise à l’Église». Cardinaux, archevêques, évêques, vicaires généraux, chanoines, prêtres et membres de congrégations religieuses participent massivement à ses congrès et font souvent partie du comité exécutif. Un prêtre est même président de l’ACFEO en 1933-1934 et le chef de secrétariat fut longtemps un oblat.