Un évêque pyromane?
Lorsque le gouvernement conservateur de James Pliny Whitney impose le Règlement 17, le 25 juin 1912, les Franco-Ontariens montent aux barricades. La résistance à l’infâme réglementation s’étend sur plusieurs années, d’abord sous le règne conservateur (1912-1919), puis sous le règne des Fermiers unis d’Ernest Drury (1919-1923) et de nouveau sous le règne conservateur de George Ferguson (1923-1930). Les Franco-Ontariens n’ignoreraient pas que des pressions avaient été exercées sur l’administration Whitney pour qu’elle limite l’usage du français dans les écoles de la province. Ils savaient que l’évêque de London, Mgr Michael Francis Fallon, O.M.I., s’opposait farouchement à tout système bilingue d’éducation. […]
Plaisirs coupables
Savoureux paradoxe: à partir du moment où l’on colle à un disque, un artiste ou un genre musical l’étiquette de «plaisir coupable», il n’en faut pas plus pour nous déculpabiliser de les écouter. Grâce à un double décalage (ironique et nostalgique), on peut assouvir ses passions les plus suspectes en toute impunité. C’est ainsi que le yéyé le plus imitatif se trouve désormais à l’abri de la critique, et que même des rockeurs endurcis comme Alice Cooper sont libres d’avouer leur profonde affection pour Abba. Et c’est très bien comme ça. Prenez Joe Dassin, qui n’a jamais tant eu la […]
Sérénade par les troubadours bilingues de la Toronto French School
Le 14 février, le jour de la Saint-Valentin, les élèves de l’école primaire de la Toronto French School, ont eu l’agréable surprise d’entendre des troubadours se promener dans les couloirs de l’école et venir chanter dans leur classe. Des parents d’élèves s’étaient regroupés pour chanter, aussi bien en français qu’en anglais, des chansons d’amour et d’amitié Ainsi font, font les valentines, Je t’aime beaucoup, Love Me Tender. Les troubadours modernes étaient accompagnés de guitares, saxophone, flûte traversière et violons. Les élèves ont apprécié cet intermède musical qui encourageait et soulignait le bilinguisme de l’école. Ce moment magique et musical a […]
Le premier frisson
Avant les Beatles, avant Dylan, Brel et Billie Holiday, mon tout premier frisson musical, celui qui colle à la peau pour la vie, je le dois à Claude Léveillée, par le biais d’un de ces magnifiques vieux microsillons Columbia que mes parents avaient dû acheter pour trois sous dans un sous-sol d’église. Couché sur la moquette du salon, l’oreille collée à notre tourne-disque valise incassable, j’écoutais et réécoutais Taxi, Frédéric et Ne dis rien, absorbant sans le savoir de précieuses leçons d’écriture et de vie. À en juger par Le temps d’une chanson, le temps de dire je t’aime, Claude […]
Un chanteur sous influence
À l’écoute de À la figure (Audiogram), la première chose qui nous vient à l’esprit, c’est que Marc Déry a dû se taper l’intégrale de Pink Floyd en toile de fond à la genèse de l’album, à en juger par ses climats planants et ses tempos uniformément lents, au point où l’on frise par moment le plagiat. En revanche, on peut regretter que l’auteur-compositeur québécois n’ait pas cru bon de s’inspirer de la tension sous-jacente à l’œuvre de Waters et Cie, ce qui eut donné à sa musique le tonus qui lui fait défaut. Joliment parée de violons et de […]
«Harper n’a pas le choix: il faut qu’il tienne ses promesses»
On en parle encore partout, dans les bars, les restaurants, et à l’heure du déjeuner, entre collègues de travail. Après 12 années de règne libéral, une mini-vague conservatrice s’est abattue sur l’ensemble du Canada pour faire basculer le pays dans le camp des bleus. À la tête d’une minorité fragile, Stephen Harper, qui sera assermenté lundi prochain, a affirmé son intention de passer rapidement des paroles aux actes en mettant en oeuvre ses principales promesses. Et les attentes sont grandes après l’élection de ce nouveau gouvernement. Il y a également beaucoup d’incertitude, bon nombre de «peut-être», «attendons de voir», «oui, […]
Les pin-ups de l’air
Au point culminant du politiquement correct, Air Canada fut à la pointe du progrès. Les hôtesses de l’air étaient soigneusement choisies pour leur physique ingrat. Certaines parce qu’elles étaient robustes comme un débardeur. Souvent moustachues, ce qui les rendaient attrayantes pour les défavorisés. Je me souviens de vols avec des dames plus toutes jeunes et pas très avenantes. La laideur n’incite pas toujours au sourire. Je me rappelle aussi des hôtesses dont la largeur tenait l’espace du couloir et qui avaient toutes les peines du monde à ramasser par terre la petite cuillère tombée de leur plateau. Elles étaient volontiers […]
Rencontres en chansons lance sa 2e saison
On aurait pu le qualifier de rêveur ou d’utopiste. Créer une nouvelle scène musicale franco-torontoise? Bernard Dionne y a cru. Et un an plus tard, il peut se targuer d’avoir créé un rendez-vous mensuel désormais incontournable pour tous les mélomanes francophones et francophiles de la région torontoise. À la veille du lancement de la 2e édition de Rencontres en chansons, Bernard Dionne a fait un retour en arrière sur cette aventure musicale qui a grandi mois après mois. «Le défi n’était pas de trouver des artistes mais bien de convaincre les membres de la communauté qu’ils pouvaient avoir le plaisir […]
Autour d’un café, les francophones discutent politique…
Quand on demande à Gérard Lévesque de nous donner son adresse exacte, il répond, avec grand naturel, qu’il demeure à Toronto, sur la Promenade du Lac. Oui, mais quelle est l’adresse exacte, s’enquiert-on. «Je suis le seul à résider sur la Promenade du Lac, vous verrez, les autres sont sur Lake Promenade» répond-il du tac-au-tac. Devant cette énigme subtile aux airs de casse-tête chinois, on acquiesce tout de même, dans un sourire sceptique. Puis, une fois arrivé à destination, on comprend presque immédiatement. Bastion francophone perdu dans une mer autrement anglophone, la maison de M. Lévesque est la seule, dans […]
Les bons plans de 2006
Vibrer au rythme de Montréal Festivals, quartiers chauds, lignes de métro, quartier des affaires. Les critères de localisation d’un hôtel sont clairs à Montréal. Voici deux hébergements extrêmement bien situés: • Le Pomerol (hotelpomerol.com, 514-526-5511, 1-800-361-6896) est un hôtel boutique abordable à deux pas du métro Berri-UQÀM, le coeur du réseau de métro. Les 27 chambres sont confortables et chaleureuses dans une maison centenaire. Plusieurs forfaits sont proposés aux touristes. Pour leur part, les gens d’affaires adorent: l’Internet gratuit, les appels locaux gratuits, l’accès au gym Énergie Cardio, et les tarifs CAA, corporatifs et gouvernementaux. • L’Hôtel Godin (10, rue […]
Le français brille par son absence dans les dépliants des candidats
À l’approche des élections fédérales, moins de deux semaines avant le scrutin, le ton se durcit dans les différentes circonscriptions de la Ville-Reine. Les représentants locaux des trois grands partis sont fins prêts et rodés pour la bataille. Lors de débats improvisés, on peut les voir se livrer à de chaudes luttes pendant lesquelles ils n’ont de cesse de s’invectiver sur les tenants et les aboutissements de leurs politiques. À l’entrée, les militants des différents partis tentent de rallier les électeurs encore indécis en distribuant tracts, dépliants et badges aux couleurs de leurs candidats respectifs. Effervescence aussi dans les bureaux […]
La joie de l’inconnu
À l’approche des fêtes de Noël, Serge Bertossini, propriétaire et directeur de la galerie d’art Bertossini située sur la rue Queen Est, a inventé un concept ingénieux. Dans une quarantaine de sacs savamment accrochés aux murs de la galerie se trouve un objet d’art que l’on peut acquérir ou bien encore offrir en cadeau pour la modique somme de 100 $. L’originalité de l’entreprise réside ici dans l’élément de surprise. On ne sait pas ce qui se trouve dans chacun des petits sacs suspendus au mur. Ces derniers peuvent contenir une magnifique broche, de petites figurines en bronze, un mini-tableau […]