Qu’est-ce qui pousse un jeune à épouser une cause, à se radicaliser, à devenir un terroriste? Voilà la question à laquelle Jocelyne Mallet-Parent a tenté de répondre en écrivant un roman coup de poing intitulé Basculer dans l’enfer. Sa réponse prend la forme d’une intrigue savamment orchestrée.
Dans un prologue de 25 pages, l’auteure met en scène trois enfants et leur mère respective. Chaque personnage – québécois, immigrant d’Algérie ou vivant au Moyen-Orient – est campé dans un milieu précis et à une heure précise, 6 h 32. Une entrée en matière très efficace.
Élise, Tariq et Jamil sont trois jeunes devenus des terroristes islamiques. Ariane, Fatima et Oleya sont trois mères qui cherchent à comprendre l’indicible. Le résultat est un thriller d’une percutante actualité.
Le septième personnage à entrer en scène est l’inspecteur Alex Duval qui a l’instinct d’un chasseur et les réflexes d’une proie; le premier lui dicte quelles pistes explorer, les seconds le guident vers de possibles portes de sortie. Pour lui, «une tonne de soupçons ne vaut pas une once de preuve».
Jocelyne Mallet-Parent s’est fort bien documentée sur la radicalisation et le terrorisme. Son style lui permet de décrire «des vérités qui ne sont jamais habillées pour sortir». Or, elles se pointent vers l’extérieur, mal vêtues, et rien ne les empêche d’aller au bal.