Selon le romancier torontois Didier Leclair, «la littérature franco-ontarienne peut parfois paraître comme inexistante ou mourante». En raison de son faible poids démographique, les francophones de l’Ontario évoluent presque toujours dans un espace clos, avec peu de visibilité pour leurs œuvres littéraires.
Lundi dernier, dans le cadre de la série «Les artistes franco-ontariens et le 150e anniversaire de la Confédération canadienne», la Bibliothèque de référence de Toronto a accueilli Didier Leclair, qui a discuté des défis qui se posent à tout Canadien qui décide d’écrire en français hors Québec.
L’auteur de Toronto, je t’aime (Prix Trillium 2000) a d’abord retracé l’émergence d’une littérature franco-ontarienne différente des lettres canadiennes-françaises. Selon lui, la fondation des Éditions Prise de parole à Sudbury, en 1973, a marqué un point tournant, une revendication collective.
Lorsque Leclair a soumis son premier manuscrit, il s’est d’abord adressé à une maison d’édition en France, puis au Québec et finalement en Ontario, à Ottawa, où il fut accueilli à bras ouverts. Ses huit romans ont tous paru chez des éditeurs franco-ontariens.
Cela ne fait pas de Leclair un porte-étendard du flambeau franco-ontarien. Il croit qu’un écrivain a d’abord une voix individuelle, une voix unique. Il est un artiste ontarien «tout court», un artiste canadien «tout court».