C’est une des guerres oubliées de la planète, et derrière elle se cache une autre tragédie oubliée: près de 70 000 cas de choléra auraient d’ores et déjà frappé le Yémen selon l’UNICEF, qui estime à 600 le nombre de morts au cours du seul mois de mai.
Si la tendance se maintient, le total de cas pourrait atteindre 130 000 dès la mi-juin, au rythme actuel — selon les estimations très incomplètes, en raison de la guerre civile — de 10 000 nouveaux cas par jour.
Dans son état de la situation du 2 juin, l’UNICEF — l’agence des Nations Unies pour l’éducation et la culture — parle d’un «désastre».
Le mal semble frapper aussi fort, d’un côté ou l’autre de la ligne de front entre les forces houthis — qui tiennent la majorité du territoire, incluant la capitale, depuis 2014 — et les troupes rebelles qui défendent l’ancien gouvernement et sont soutenues par l’Arabie Saoudite.
Ce conflit aurait tué plus de 10 000 personnes et jeté des millions d’autres sur les routes en plus de faire régner la famine: sur les 26 millions d’habitants, près d’un quart réclame une aide d’urgence, selon le Programme alimentaire mondial. Parmi eux, 3 millions d’enfants.