Une féministe américaine et réalisatrice de films lancée dans une recherche sur la culture et l’apologie du viol des femmes finit par tourner un documentaire sur le mouvement des droits des hommes. Au fil de plus de trois ans de recherches, elle va se retrouver confrontée à une profonde remise en question personnelle de ses propres convictions en matière d’égalité des hommes et des femmes.
Le film The Red Pill raconte le parcours intérieur difficile de Cassie Jay, une actrice devenue réalisatrice. Le documentaire de 1 h 57 était présenté à guichet fermé en première torontoise vendredi dernier à l’Université de Toronto, dans le cadre d’une tournée pancanadienne — alors que la projection prévue à Ottawa le 4 décembre a failli être annulée à cause de protestations locales.
Après la projection, la réalisatrice, présente via vidéoconférence, a répondu aux questions du public (400 personnes, dont une centaine de femmes), pour une soirée au final qui n’a pas tourné à la foire d’empoigne.
«C’est l’un des documentaires les plus artistiques et éthiques que j’ai eu la chance de voir. Vous avez tout présenté sans aucun filtre et je n’ai perçu aucun parti pris», a dit une spectatrice à l’issue de la projection du film, qui effectivement donne aussi bien la parole aux militants pour les droits des hommes qu’à leurs détracteurs féministes.
«Merci Cassie. C’est un film très intéressant», a dit une autre spectatrice qui s’est empressée de souligner: «Je suis une féministe et je suis aussi ici pour apprendre. Pour entendre un autre point de vue. Il y a des choses dans le film avec lesquelles je suis d’accord. Et d’autres avec lesquelles je ne suis pas d’accord.»