Connu pour les séries Les Portes de Québec et Les Folles Années, Jean-Pierre Charland revient avec une nouvelle saga, Félicité, dont le premier tome s’intitule Le pasteur et la brebis. Il campe son histoire dans le Québec de la fin du XIXe siècle et nous plonge dans l’aventure d’une jeune institutrice qui devient vite une «maîtresse», non pas une maîtresse d’école, mais plutôt la maîtresse de son nouveau curé.
En 1883, Félicité Drousson, couventine de Saint-Jacques, obtient son brevet d’enseignement à 17 ans.
Dès la page 49, une ombre plane sur son avenir. Avant de se rendre dans le village voisin de Saint-Eugène pour son entrevue avec les commissaires de l’école, son curé la met en garde en disant: «Quand tu seras là-bas, si quelque chose ne te plaît pas, refuse cet emploi.»
La couventine est loin de se douter de la teneur d’une telle recommandation. Elle ignore que cela fait allusion à Philomire Sasseville, curé de Saint-Eugène et commissaire d’école. En accueillant la jeune institutrice, le curé Sasseville ne manque pas de lui dire qu’elle fait «une charmante couventine» et qu’il «la recevra toujours de son mieux à chacune de ses visites dans son presbytère». La table est mise!
En 1883, le curriculum d’une école primaire consiste surtout à faire apprendre le Petit catéchisme par cœur, à enseigner l’histoire sainte, à montrer aux écoliers comment lire, écrire et calculer. La vie du Christ entre dans les dictées et la géographie, à tel point que les écoliers sont plus familiers avec la Galilée «que la province voisine de l’Ontario».