Les Improbables, première ligue francophone d’impro à Toronto

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Publié 14/02/2012 par Nourhane Bouznif

Toronto comptait déjà des ligues d’improvisation anglophone, mais pas de troupes francophones. C’est maintenant chose faite avec la création des Improbables. Le groupe se réunissait mardi dernier pour la deuxième fois. C’était l’occasion de voir ces comédiens amateurs en action avant leur premier match d’impro en public prévu début mars.

Ils étaient une quinzaine, Québécois et Français pour la plupart, à s’être donné rendez-vous mardi dernier à 19h dans une salle de répétition du Théâtre français de Toronto. Si certains sont des habitués de l’improvisation, pour d’autres, c’est la première fois.

Guillaume Touzel-Bond, improvisateur chevronné et co-fondateur des Improbables, endosse le costume d’animateur. On commence par un «réchauffement», histoire de se mettre dans le bain de l’improvisation. Gestes dans tous les sens, cris, chant, mime… La salle résonne d’une joyeuse cacophonie. Alors c’est sûr, il ne faut pas avoir peur du ridicule. Ici, on laisse sa timidité au vestiaire et on se lâche, avec un seul mot d’ordre: s’amuser!

Improviser dans les règles

Pour autant, comme toute discipline, l’improvisation théâtrale comporte son lot de règles. Car sous ses airs de grand n’importe quoi, l’impro, c’est du sérieux.

La première ligue d’improvisation a vu le jour à Montréal en 1977 au Théâtre expérimental de Montréal, grâce aux comédiens Robert Gravel et Yvon Leduc. Très vite, les deux acteurs se demandent quelle forme pourrait prendre les spectacles d’improvisation. Une idée farfelue germe alors: pourquoi ne pas mêler théâtre et hockey?

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C’est ainsi que naît le match d’improvisation. Une patinoire (la scène), des joueurs en survêtements, des capitaines d’équipe, un arbitre, un maître de cérémonie… Les spécificités du hockey sont réunies pour garantir des matchs survoltés.

Les représentations remportent un tel succès qu’au Québec, en France, en Belgique ou encore en Suisse, de nombreuses ligues voient le jour dès les années 80. Alors c’est bien normal qu’en 2012, Toronto ait enfin sa ligue d’improvisation en français.

Un projet collectif

À l’origine de ce projet, on retrouve Guillaume Touzel-Bond, Barbara-Audrey Bergeron et Sonia d’Amico.

«C’est Barbara qui a eu l’idée», raconte Guillaume. Si la jeune femme n’a pourtant jamais pratiqué l’impro, elle est tout de même une habituée des planches de théâtre qu’elle foule régulièrement avec les Indisciplinés de Toronto, troupe de théâtre amateur qu’elle a fondée.

«Sonia et moi on fait de l’impro depuis pas mal d’années», poursuit Guillaume, animateur à CHOQ-FM. Comédienne professionnelle, Sonia donne par ailleurs des cours d’improvisation à un public de jeunes et d’adultes.

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Le bouche-à-oreille fait son œuvre au sein de la communauté francophone de Toronto, si bien qu’une quinzaine de personnes répond présente. «Très rapidement, l’objectif va être de former des équipes et de commencer une saison de quatre mois», annonce Guillaume.

Son souhait: former trois équipes de cinq joueurs et se produire toutes les deux semaines lors de matchs en public. Et si ça fonctionne, reprendre à l’automne pour une nouvelle saison.

Théâtre, humour et grain de folie

Le coup de sifflet de Guillaume met fin à l’échauffement. «Le but aujourd’hui, ça va être de passer à travers toutes les catégories», annonce le jeune homme.

Tout d’abord, on parle d’impro mixte ou comparée. Dans le premier cas, les comédiens des deux équipes improvisent ensemble selon un thème et pendant une durée donnés. Dans le second cas, les équipes improvisent l’une après l’autre sur le même sujet.

Les catégories, quant à elles, évoluent d’une ligue à l’autre. Ce soir, Guillaume présente les plus courantes: banc de parc, blind date, sans parole, zapping, raccourci, doublage américain, croisement, exagération, infopub, bande annonce de film… De quoi laisser aller sa créativité, lancer des répliques qui font mouche et imaginer les situations les plus rocambolesques.

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C’est le public qui vote

Et Guillaume de rappeler aux comédiens en herbe que «faut pas oublier que c’est pour le spectateur qu’on fait ça, on veut le surprendre, le faire rire, l’émouvoir».

Car une fois le match terminé, ce sont les votes du public qui désigneront l’équipe gagnante.
Pour assister au premier match des Improbables, rendez-vous mardi 6 mars au pub Fox and Fiddle, 27 rue Wellesley Ouest, pour une soirée avec du rire et de l’émotion en perspective.

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