Monsieur Lazhar, entre souffrance et poésie

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Publié 31/01/2012 par Amandine Sanial

Après avoir remporté le titre de meilleur film canadien au festival international du film de Toronto, le drame qui fait un carton au Québec débarque enfin à Toronto. À l’affiche depuis vendredi, Monsieur Lazhar mobilise déjà les foules et poursuit sa route jusqu’aux Oscars.

À Montréal, suite au suicide de leur professeure, toute une classe d’école primaire est sous le choc. Face au drame, la directrice n’a d’autre choix que de donner sa chance à Bachir Lazhar, un immigré algérien qui lui même nage en pleine tragédie personnelle.

Drame et légèreté

Celui qui prend le relais va vite se heurter à un décalage entre deux cultures, un véritable fossé entre deux mondes que tout sépare.

D’un côté, un système scolaire surprotégé, et de l’autre le modèle de la vieille école avec le thème du deuil en toile de fond. Le film s’attaque à deux sujets de société au Québec, l’immigration et l’éducation.

Pourtant, le réalisateur Philippe Falardeau ne semble pas porter de jugement, mais dresse plutôt un portrait d’une société où cohabitent des cultures opposées.

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Philippe Falardeau aborde des thèmes graves avec une légèreté remarquable, qui donne au film tout son charme. L’excellent Fellag traduit à merveille la douleur d’un immigré arraché à son histoire, sa famille, son pays.

Bachir Lazhar, réfugié au Canada après avoir été menacé de mort en Algérie, s’improvise professeur pour entamer une nouvelle vie et oublier ses doutes qui le rongent.

Celui qui tait son propre passé et les drames qu’il a vécus va pourtant être l’élément clef du processus de guérison des enfants en les confrontant à des sujets graves, tels que la mort et la violence.

Une belle réflexion sur l’éducation, l’immigration, dans une société québécoise et un système éducatif qui ont tendance à adoucir la réalité.

Pari réussi

C’est un défi de taille qu’a relevé le réalisateur Philippe Falardeau, en adaptant sur grand écran la pièce d’Evelyne de la Chenelière, conçue pour un comédien seul sur scène. Un pari réussi, un film extrêmement touchant, qui mêle souffrance et poésie avec brio.

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À noter une bande sonore et une qualité de plans remarquables, ainsi qu’une dernière fable touchante en point d’orgue du drame. Aucun hic, si ce n’est le dénouement de l’intrigue qui nous laisse presque sur notre faim.

Monsieur Lazhar est en lice pour l’Oscar du meilleur film étranger, qui sera remis le 26 février prochain à Los Angeles. Le film est diffusé tous les jours au TIFF Bell Lightbox en version originale sous-titrée en anglais.

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