Voyage à Rome au fil du temps

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Publié 30/08/2011 par Gabriel Racle

C’est à un voyage de la Rome antique à la Rome capitale, que nous convie le Musée de la civilisation de Québec. Nous avons marqué les 150 ans de l’unification de l’Italie dans un article historique, le musée de Québec nous en donne une vision artistique complémentaire.
Une histoire complexe

L’histoire de Rome est aussi complexe que l’histoire de l’Italie dont nous avons retracé les grandes lignes (L’Express, 15 mars dernier). C’est dans la même perspective, mais en se centrant sur Rome, que le Musée de la civilisation présente Rome. De ses origines à la capitale d’Italie.

Le défi était grand de retracer cette histoire dans une conception artistique, afin de permettre aux visiteurs de suivre cette évolution avec des repères évocateurs, qui en facilitent la compréhension et le souvenir.

On sait que des supports visuels émotionnels contribuent à l’assimilation intellectuelle d’une discipline ou d’une histoire, ainsi fonctionne notre cerveau.

Structure adaptée

Les organisateurs de l’exposition ont su relever ce défi. Comme le souligne le directeur général du Musée: «Cette exposition est à la mesure de son sujet: elle est magistrale, et ce, malgré le défi colossal qu’elle représentait!

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Le Musée de la civilisation rencontre l’une de ses missions fondamentales en invitant ses visiteurs à profiter d’une chance unique de découvrir, à travers de splendides pièces de collection, l’évolution historique d’une civilisation extrêmement influente sur l’Occident, avec ses échos sur notre société québécoise.»

L’exposition déroule l’histoire de Rome en cinq étapes, qui sont en fait cinq périodes historiques marquantes: Antiquité: Rome capitale du monde; Moyen Âge: Rome, cœur du christianisme; Renaissance: Rome, haut lieu des arts; Baroque: Rome théâtre des merveilles; Moderne, Rome, ville en mouvance. 2600 ans d’histoire sont ainsi évoqués, avec des présentations très diversifiées: mosaïques, bas-reliefs, bustes, fresques, bijoux, objets du quotidien, des trésors et chefs-d’œuvre d’une grande valeur historique et symbolique.

Quelques pièces

Il ne saurait être question de mentionner ici les quelques 300 objets, certains précieux, dont plusieurs sont inaccessibles aux visiteurs de Rome ou n’ont jamais été présentés en exposition. Quelques-uns retiendront particulièrement l’attention.

Dans l’Antiquité, outre une statuette de Vénus, un groupe présente Mithra tuant un taureau. Le culte de Mithra, importé de la Perse par les soldats romains, connaissait sa grande célébration le 25 décembre, jour de naissance de ce dieu solaire.

Pour contrecarrer ce culte, en 354, le pape Libère désigne officiellement le 25 décembre comme fête de la naissance du Christ. Une petite pièce antique est chargée d’histoire

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Au Moyen Âge, une Trinité anthropomorphique, si étrange, que l’on peut se demander si elle n’est pas inspirée par les triades mésopotamiennes, dont les dieux avaient à la fois des caractéristiques divines et humaines.

Le célèbre portrait de Jules II et une Vierge à l’enfant, qui serait de Pinturicchio (1454-1513), un ami du Pérugin, retiendront, entre autres, l’attention sur la Renaissance. Les périodes baroque et moderne sont évidemment les plus riches en pièces artistiques diverses, religieuses ou profanes.

Une publication

Cette exposition s’accompagne d’un ouvrage, ROME. Des origines à la capitale d’Italie, 264 p., nombreuses illustrations, catalogue descriptif avec photo des pièces présentées. Cette publication est non seulement un souvenir durable de cette exposition, si on a eu l’occasion de la visiter, mais dans le cas contraire, c’est la possibilité de la découvrir.

C’est aussi un ouvrage documentaire par les textes très intéressants qui y sont présentés, en respectant le classement par époques de l’exposition. Ainsi le texte sur «Les origines de Rome» retrace l’histoire mythique des origines de la ville, avec Romulus et Remus.

On se souvient de ces deux bébés que des serviteurs, au lieu de les tuer, ont placés dans un panier de roseaux déposé sur le Tibre en crue. Protégés par les dieux, ils survivent à cette épreuve, car une louve qui aurait perdu ses petits les adopte et les allaite.

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Un pasteur les ayant aperçus les recueille et les confie à sa compagne, Acca Larentia. Une histoire qui rappelle celle tout aussi légendaire de Moïse sauvé des eaux.

Mondialisation

«Rome: l’art et la diffusion du christianisme» et «La culture artistique à Rome au Moyen Âge» soulignent l’importance de l’art dans le développement de la ville, qui sous cette forme s’est poursuivi encore longtemps sou l’impulsion de mécènes, comme de riches cardinaux et des papes voulant établir leur suprématie matérielle pour l’éternité.

Le chapitre sur «L’héritage de Rome au Québec», qui est un exemple de cette influence que l’on pourrait appliquer ailleurs au Canada ou à d’autres pays, montre bien que la mondialisation de la culture artistique ou architecturale ne date pas d’aujourd’hui.

Dans sa préface, le directeur du Musée explique clairement ce point: «Une culture est en perpétuelle transformation et se nourrit des échanges avec d’autres cultures. Aucune société n’est une île. Heureusement pour nous, Rome fait aussi partie de nous.»

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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