Journée mondiale de la philosophie

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 17/11/2009 par Gabriel Racle

Lorsque l’Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture (UNESCO), a demandé de célébrer, à compter de 2002, la Journée mondiale de la philosophie, le troisième jeudi de novembre de chaque année, il ne s’agissait pas d’une décision prise à la légère, pour répondre à quelque groupe de pression, mais bien au contraire le fruit d’une très longue réflexion, amorcée pratiquement dès sa création, le 15 novembre 1945.

Objectifs

Les objectifs de l’UNESCO sont de «contribuer au maintien de la paix et de la sécurité dans le monde en resserrant, par l’éducation, la science, la culture et la communication, la collaboration entre nations, afin d’assurer le respect universel de la justice, de la loi, des droits de l’Homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion, que la Charte des Nations unies reconnaît à tous les peuples».

Par conséquent, l’UNESCO va s’efforcer de propager, de mettre en pratique, et même de populariser une culture philosophique internationale, en vue de renforcer le respect de la personne humaine, l’amour de la paix, la haine du nationalisme étroit et du règne de la force, la solidarité et l’attachement à un idéal de culture.

Ses deux objectifs sont donc de mettre en place des instruments internationaux au service du progrès des études philosophiques, et de mettre la philosophie au service de l’éducation internationale des nations.
Chaque année, la Journée mondiale de la philosophie est axée sur un thème, qu’un pays en particulier met en valeur.

Publicité

Penser pour agir

«Penser pour agir» est le thème de la journée du 19 novembre 2009. «Penser le monde, ce n’est pas se perdre dans des abstractions intellectuelles détachées de toute réalité, c’est au contraire penser pour agir, comprendre pour mieux faire.»

La philosophie, explique un communiqué de l’UNESCO, permet de s’interroger sur les problèmes auxquels le monde est aujourd’hui confronté, de comprendre ces problèmes et d’avoir un esprit critique. Elle donne aux jeunes les outils conceptuels nécessaires à une pensée indépendante.

En nourrissant la compréhension de «l’autre», la philosophie est un moyen majeur pour lutter contre le racisme, l’intolérance, le fondamentalisme et d’autres tendances. Elle participe au développement de la compréhension des principes et des valeurs qui guideront nos actions et nos décisions.

La philosophie au quotidien

Une journée de la philosophie ne vise pas d’abord à s’adonner à des activités intellectuelles de haut vol, dans la foulée d’Aristote, de Kant, de Hegel ou d’autres grands maîtres.

«Cet événement vise à promouvoir la réflexion philosophique auprès d’un large public et à éclairer le rôle de la philosophie dans notre quotidien.» (UNESCO)

Publicité

Nouvelle Acropole, une Association culturelle internationale sans but lucratif, présente à Toronto, Ottawa, Montréal, donne une explicitation très précise: «Pourquoi une formation philosophique? Parce que nous dormons souvent, en pensant vivre! Par habitude, avec les mille préoccupations du quotidien, nous oublions de nous demander pourquoi nous faisons telle ou telle chose.

Il n’est pas évident de prendre du recul, de réfléchir, de tirer parti de ce que nous vivons. Il faut apprendre à s’arrêter, à dialoguer avec soi-même. La philosophie, en nous confrontant à des idées et non à des opinions, nous entraîne à cette gymnastique nécessaire pour faire de véritables choix.»

Et c’est ce que propose Acropolis, la revue de cette association, sous-titrée «Être philosophe aujourd’hui». Chaque numéro propose différents sujets «pratiques: Que faire pour être heureux? Une éducation réussie, Comment devenir philosophe? Responsabilité et liberté, Crise et changement, Pour converser, il faut savoir écouter, et bien d’autres sujets.

C’est une attrayante revue de réflexion sur des sujets modernes, avec des articles faciles à lire, qui incitent à penser. On devrait la trouver partout où l’on pense.

Commencer tôt

«Comment expliquer que les questions d’une discipline réputée aussi abstraite qu’on ne l’a institutionnalisée qu’en fin du secondaire passionnent cependant les jeunes enfants, et accrochent paradoxalement les élèves en difficulté, voire en échec scolaire?», écrit Michel Tozzi dans les Cahiers pédagogiques (No 449)

Publicité

C’est aussi le thème du 
Chapitre 1 «Découvrir l’étonnement des enfants», de La Philosophie, une École de liberté, une importante étude de l’UNESCO (sur Internet). Un livre pet apporter de l’aide: Anne Lalanne, Faire de la philosophie à l’école élémentaire, Esf, 126 p. est un ouvrage très pratique.

Après un exposé clair des bases théoriques, l’auteure propose l’organisation d’un atelier, très en détail, il suffit de l’adapter, suivi d’indications pour les enseignants. «Il s’agit moins, dans cet ouvrage d’un atelier de philosophie (le mot pourrait susciter des réticences) que d’un lieu organisé de réflexion: l’élève apprend à penser.» (Préface, professeur Dagognet, université de Paris 1)

«Qui sait philosopher, saura se bien porter». Alors, la Journée mondiale de la philosophie est une occasion de s’y adonner, à tout âge.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur