Nouveau spectacle des Indisciplinés: sept comédies, sept metteurs en scène

3 et 4 décembre au théâtre Palmerston

Les Indisciplinés
L'équipe de la pièce "Le Gora" dans le spectacle "Veuillez Madame". À g.: la metteuse en scène Claire Bourneuf. Photos: courtoisie Les indisciplinés de Toronto
Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 21/11/2025 par Julie Merceur

Sept courtes pièces, sept metteurs en scène, sept histoires légères et drôles venues d’un autre temps. C’est ce que propose la troupe des Indisciplinés de Toronto, les 3 et 4 décembre à 19h30, au théâtre Palmerston.

Après ses deux dernières représentations, Le Prénom et Le Dîner de cons, qui ont rencontré un succès notable, la troupe revient avec une proposition totalement différente, née d’un atelier collectif. Le spectacle Veuillez, Madame est ainsi le fruit du travail d’amateurs qui ont réalisé pour la première fois des scènes de théâtre.

Des ateliers de mise en scène

Tout est parti d’une difficulté rencontrée par Les Indisciplinés: trouver un metteurs en scène pour le prochain spectacle. Pour y remédier, ils ont eu l’idée de créer une série d’ateliers destinés à former ceux qui souhaitaient apprendre à mettre en scène.

Les Indisciplinés de Toronto
Geneviève Brouyaux.

«On manquait de metteurs en scène, et on voulait assurer la relève. Cela nous permet aussi de montrer la diversité des talents», explique Geneviève Brouyaux, présidente de la troupe.

L’objectif était également de permettre à des novices de se lancer et d’acquérir de l’expérience. Les participants ont pu pratiquer et mettre en scène une courte pièce. Claire Bourneuf, l’une des metteurs en scène, souligne l’intérêt du format. «Beaucoup veulent essayer, mais n’osent pas prendre en charge une grande pièce. Là, cela a permis à davantage de gens de se lancer.»

Publicité

Les ateliers ont aussi reposé sur l’entraide entre participants, qui travaillaient ensemble au perfectionnement des différentes scènes.

Veuillez, Madame, un théâtre du début du XXe siècle

Si ces saynètes ne proviennent pas d’un même corpus, elles ont pour point commun leur période: les années 1900. Elles mettent par ailleurs toutes en scène un personnage féminin.

«Nous cherchions un titre pour rassembler des scènes qui n’ont pas de lien direct. Elles partagent pourtant un style d’écriture élégant, poli, avec humour et légèreté, ainsi qu’un rôle féminin central. Tout cela nous a conduits à ce titre», expliquent les metteurs en scène.

Les créateurs des pièces se sont basés sur des textes libres de droits. Des critères pratiques, comme le nombre réduit de personnages et la durée adaptée aux disponibilités, ont également guidé les choix.

Le Prénom, Les Indisciplinés
Lucie Deniau, metteuse en scène de l’une des sept pièces.

Des pièces anciennes vues avec un regard moderne

Monter des pièces vieilles de plus d’un siècle peut représenter un défi. Certains thèmes ou dialogues risquent de ne plus parler au public d’aujourd’hui. Un travail d’adaptation a donc été nécessaire.

Publicité

«Lors du processus, on réfléchit à ce qu’on veut garder, mais aussi à ce qu’on veut enlever parce que ce n’est plus en accord avec notre époque. Nous avons dû adapter les scènes », indique Lucie Deniau, une des metteurs en scène.

Les pièces abordent ainsi des sujets toujours actuels: relations humaines, difficultés de communication, rapports hommes-femmes, jalousie… Avec, en fil rouge, la volonté de faire rire.

«On a déjà fait des pièces sérieuses en 26 spectacles, mais on préfère la comédie. C’est l’occasion pour tous de passer une soirée divertissante», confie la présidente.

Lucie Deniau ajoute: «Ce n’est pas évident de faire rire avec une scène de 1900, donc c’est un vrai challenge.» La troupe se dit confiante dans le fait de décrocher des rires.

comédiens, Indisciplinés
Les Indisciplinés de Toronto organisent des ateliers de théâtre et ambitionnent de présenter deux spectacles par année.

Un théâtre inclusif

Cette année, 18 comédiens se produiront sur scène, davantage que les années précédentes. Les auditions étaient ouvertes à toutes et tous, avec ou sans expérience.

Publicité

Comme pour Le Prénom, où près de quarante femmes avaient auditionné, le choix a été difficile. Mais le format permettait d’intégrer plus de monde. Cette large équipe crée toutefois des défis techniques.

Beaucoup commencent leur aventure grâce aux ateliers. C’est ainsi que Claire Bourneuf a rejoint la troupe.

«En 2023, j’ai fait un stage de 5 à 6 semaines. Ça m’a permis de rencontrer la communauté francophone et de participer de plus en plus. Quand j’ai entendu parler de l’atelier de mise en scène, j’ai sauté sur l’occasion», raconte-t-elle.

Une troupe amateure… et qui souhaite le rester

La troupe, qui se revendique amateure, n’a aucune intention de se professionnaliser. «Après 15 ans, ce n’est pas le but. On veut pouvoir continuer d’accueillir tous les gens intéressés», affirme Geneviève Brouyaux.

Le public, fidèle, répond présent, et les derniers spectacles ont été très bien reçus. «On est bien ancrés sur la scène torontoise. Les gens sont friands de ce qu’on propose. Petit à petit, on essaie de retrouver le rythme d’avant la pandémie: deux pièces par an.»

Publicité

Le principal défi reste le départ de certains membres, qui fragilise l’organisation. La troupe recrute donc du personnel technique… et des acteurs masculins.

Les Indisciplinées
L’affiche du spectacle.

Les sept pièces

Le Gora mise sur des malentendus provoqués par des problèmes de langage et de liaisons grammaticales. De Georges Courteline (1920). Mise en scène: Claire Bourneuf.

Antoinette ou le Retour du Marquis est une saynète centrée sur des quiproquos. De Tristan Bernard (1930). Mise en scène: David Café-Debrissy.

L’Extra-Lucide met en scène un faux voyant qui manipule un client naïf. De Georges Courteline (1897). Mise en scène: Ann François.

La Paix chez soi raconte la vie d’un écrivain sans talent et de sa femme, qui se disputent sans cesse. De Georges Courteline (1903). Mise en scène: Lucie Deniau.

Publicité

Par la fenêtre est une courte comédie sur la jalousie et les soupçons de tromperie, dans une situation insolite et vaudevillesque. De Georges Feydeau (1882). Mise en scène: Christian Bode.

Le Madère est un échange comique autour du mot et de l’objet «madère». De Georges Courteline (1922). Mise en scène: Agnès Salmon.

Gros Chagrin est un dialogue entre deux femmes de la bourgeoisie. De Georges Courteline (1897). Mise en scène: Julie Porrot.

Auteurs

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur