Antidote contre l’éco-anxiété: une meilleure information

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Image populaire dans les réseaux sociaux voulant montrer qu'on n'enregistre aucune élévation alarmante du niveau de la mer, selon les mesures locales.
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Publié 02/11/2025 par François Bergeron

Radio-Canada rapportait récemment qu’une prof de King’s University College, à London, Ontario, a créé un cours sur le «deuil climatique» et l’«éco-anxiété» qui affecteraient beaucoup de jeunes de nos jours.

Sur la base de divers sondages, des collèges de médecins, des ministères de la Santé et des agences des Nations-Unies estiment qu’une majorité d’adolescents et de jeunes adultes en souffrent. J’en doute; je connais beaucoup plus de vieux pessimistes; mais admettons…

Les jeunes seraient découragés et parfois terrifiés par l’avenir dystopique que leur annoncent certains militants, journalistes et politiciens populaires dans leurs réseaux. Des adultes plus âgés croient aussi à ces balivernes, mais ils n’imaginent pas vraiment qu’ils assisteront de leur vivant à «l’effondrement».

La Presse mentionnait aussi les travaux d’une prof de psychologie de l’Université Bishop’s, à Montréal, sur les sentiments des enfants face aux questions «existentielles», dont, selon elle, les changements climatiques.

Et dans le magazine L’Actualité, une pédopsychiatre estimait que l’éco-anxiété serait une réponse «saine» face à la «crise climatique», puisque cette dernière serait bien réelle. Dixit Greta: «I want you to panic!»

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Au Canada, comme un peu partout dans le monde, on n’enregistre aucune augmentation du nombre ni de l’intensité des feux de forêt… sauf en 2023, année très exceptionnelle au Canada en termes de superficie brûlée.

La science de la mort

À London, la prof en question, Eunice Gorman, n’est pas climatologue ni biologiste. Formée en travail social, elle enseigne la thanatologie: la science de la mort.

Selon ce qu’elle explique à Radio-Canada, elle s’inquiète elle aussi de la santé de la planète, mais elle veut offrir à ses étudiants des raisons d’espérer et d’agir pour prévenir le déclin.

Si elle était experte du climat et de l’environnement, ou si elle décidait d’en consulter, elle pourrait présenter à ses étudiants beaucoup d’informations susceptibles de les guérir de leur dépression, en changeant leur vision de l’avenir et de leurs capacités à faire progresser l’humanité.

Des jeunes ont peur parce qu’on leur fait peur. On peut difficilement les blâmer. On peut toutefois s’attaquer à la désinformation alarmiste pseudoscientifique ambiante, et fournir – à tous, pas seulement aux jeunes – de la meilleure information fondée sur une science plus sérieuse.

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Les ouragans ne sont pas plus fréquents ni intenses ces dernières décennies.

De Donald Trump à Bill Gates

Or, justement, le rideau noir commence à se déchirer.

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Depuis l’élection de Donald Trump, le gouvernement américain purge de ses sites la désinformation alarmiste la plus grossière. Dans plusieurs pays, des partis d’opposition promettent des initiatives semblables (allô, Pierre Poilievre?).

Le président américain lui-même, à la tribune de l’Organisation des Nations Unies, a qualifié d’«arnaque» la thèse du changement climatique catastrophique anthropique. Il faut surmonter notre détestation du ton anti-diplomatique de Trump pour ne considérer que son propos: ici il a raison.

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Bill Gates. Photo: gatesnotes.com

Son ministère de l’Énergie a diffusé cet été un rapport «critique», signé par cinq scientifiques impeccables, mesurant le véritable impact des gaz à effet de serre sur le climat. Scoop: cet impact est relativement faible et absolument pas catastrophique.

Tout récemment, c’est le milliardaire activiste Bill Gates qui se dissociait du courant alarmiste qu’il a longtemps encouragé. Ce n’est pas un changement de cap à 180 degrés, parce qu’il prétend encore que des politiques de mitigation des changements climatiques sont utiles.

Mais il reconnaît maintenant que ces politiques ne doivent pas freiner le progrès économique, que l’humanité a des problèmes plus importants à régler… et qu’elle va sans doute se débrouiller.

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La pollution toxique dans l’air diminue depuis le tournant du siècle (sauf pour l’amoniaque).

Climat et environnement

Il est important ici de distinguer «climat» et «environnement», qui ne font plus qu’un dans le discours moderne simpliste.

Le climat, c’est la météo à long terme, soumis à des influences cosmiques et des cycles naturels de réchauffement et de refroidissement… que nous n’avons pas «déréglés».

Ce qui est vrai, c’est que l’humain façonne et malmène son environnement depuis toujours, souvent à l’encontre de ses intérêts à long terme et au détriment de sa santé: polluant l’air et l’eau, et détruisant des écosystèmes. Pour ne rien dire de la menace que représentent nos armes nucléaires: la guerre est toujours l’activité la plus destructrice de l’environnement.

Le souci de protéger la nature et notre santé de la destruction et de la pollution est pleinement justifié. Toutes nos politiques publiques devraient y être subordonnées. Mais s’inquiéter de la météo à en faire une maladie a été une erreur. On a peu d’influence sur la météo / le climat, et on réussit de mieux en mieux à s’y adapter.

Informons-en les «éco-anxieux» svp.

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Auteurs

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et numériques, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

  • l-express.ca

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