Mon nom me prédestinait à être interpellé par Une forêt dans la voix, nouveau roman d’Andrée Christensen, puisque l’adjectif sylvestre signifie relatif aux forêts. J’ai été ébranlé, comme les rameaux des arbres secoués par un puissant vent, pour ne pas dire une bourrasque mythologique.
La romancière est persuadée que les arbres possèdent une parole et une musique qui leur sont propres. Le chêne aurait la résonnance des grandes orgues; des pleurs mélancoliques se dégagent des saules; des cris effrayés s’échappent des trembles; les peupliers émettent des rires légers.
Aria
Le personnage principal est Ariane, enfant surnommée Aria par sa mère (comme dans tracas ou embarras). Pour son père, Aria renvoie à une pièce de musique (aria des Variations Goldberg de Bach ou Ariettes oubliées de Debussy).
Ariane grandit au milieu de jardins, marais et bois, entourée d’oiseaux, d’insectes et de plantes. Tout l’incite à l’exploration. Et si ces lieux n’étaient pas ceux de la géographie, «mais ceux de l’âme et du cœur», de la découverte de soi…?
La jeune fille mène une vie en apparence normale jusqu’à ce qu’un secret sur ses origines lui soit révélé. «Dans le flou de mes origines, je me suis mise à rêver mes racines.» L’ouvrage devient à la fois un roman d’apprentissage et une fable mythologique.


