Quand la pollution d’une rivière affecte la qualité de l’air

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La pollution de l'eau risque aussi de se retrouver dans l'air (et vice versa). Photo: iStock.com/Toa55
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Publié 05/10/2025 par Agence Science-Presse

Ce qui pollue la rivière ne reste pas dans la rivière. Les mouvements de l’eau et les conditions météorologiques peuvent en effet pousser certains des polluants dans l’air.

C’est ce qu’on a constaté à San Diego, en Californie, où la rivière Tijuana transporte les eaux usées de la métropole jusqu’au Pacifique.

Turbulences

Dans une étude publiée dans la revue Science, des chercheurs de l’Université de Californie démontrent que les turbulences de l’eau peuvent augmenter considérablement la présence d’un contaminant dans l’air environnant.

Comme le rappellent les auteurs, de nombreuses études avaient mesuré, au fil des décennies, des niveaux élevés de différents contaminants dans cette rivière.

Les plages situées à proximité de l’endroit où elle se déverse dans l’océan sont régulièrement fermées en raison de la mauvaise qualité de l’eau. Mais l’impact sur la qualité de l’air, lui, était demeuré difficile à mesurer.

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Odeurs

Mais les résidents se plaignaient depuis longtemps des odeurs émanant du cours d’eau, à certains moments de l’année ou dans certains secteurs. Et c’est ce qui a attiré l’attention de ces chercheurs en chimie, biochimie et sciences de l’environnement.

À l’été 2024, les rapports en provenance du comté du Sud (South Bay) parlaient alors d’une odeur «d’œufs pourris».

Les mesures prises dans l’air environnant par les chercheurs ont révélé des moyennes de 2100 parties par milliard de sulfure d’hydrogène — ce qui représente 70 fois le seuil normal.

Pire, lorsque le vent se levait, la nuit, la mesure pouvait atteindre un sommet de 4500 parties par milliard.

Quels effets sur la santé?

On ignore les effets sur la santé d’un niveau aussi élevé de ce gaz pendant une longue période.

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On ignore également si l’on peut le lier aux variations du taux de problèmes respiratoires de la région, puisque les fluctuations de ce gaz dans l’air — en fonction du débit de la rivière, des précipitations, des vents, etc. — n’ont jamais été mesurées.

Mais d’ores et déjà, beaucoup d’autres chercheurs qui étudient la contamination des cours d’eau urbains ont attiré l’attention sur cette étude, et ce n’est pas seulement les habitants de San Diego qui sont concernés.

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