Hélène Koscielniak signe le mot franco-ontarien pour la Journée mondiale du livre

Hélène Koscielniak, Journée mondiale du livre, AAOF
Hélène Koscielniak. Photo: archives l-express.ca
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Publié 23/04/2025 par l-express.ca

C’est la romancière Hélène Koscielniak qui signe le mot franco-ontarien de ce 23 avril 2025: Journée mondiale du livre et du droit d’auteur. Son billet porte sur l’écriture, qu’elle présente comme «la meilleure invention» de tous les temps.

Chaque année depuis 2020, un ou une membre de l’Association des auteures et auteurs de l’Ontario français (AAOF) publie une réflexion personne que lui inspire cette Journée désormais célébrée dans plus de 100 pays pour encourager la lecture, valoriser le monde de l’édition et souligner l’importance du droit d’auteur.

Après Éric Charlebois, Mireille Messier, Melchior Mbonimpa, Marine-Thé et Gabriel Osson, c’est au tour d’Hélène Koscielniak, une enseignante à la retraite de Kapuskasing, auteure d’une dizaine d’ouvrages, dont Mégane et Mathis qui a remporté le prix littéraire du Salon du livre de Toronto en 2023.

Voici son texte: La meilleure invention

J’ai toujours été fascinée par l’écriture, ce regroupement de «petits dessins» qui permet la transition des pensées d’un cerveau humain à un autre. Elle est comme un fil électrique qui porte le courant de la communication entre personnes au moyen de cercles, demi-cercles, arches, lignes horizontales, verticales, croisées, etc.

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C’est, quant à moi, la meilleure invention de tous les temps et elle existe depuis des siècles. J’aime imaginer le premier être humain accroupi par terre, traçant une forme sur le sol avec son doigt dans le but de partager une idée. Ce fut le début.

Depuis, ce phénomène a évolué de façon incroyable. Les «dessins» ont été standardisés pour devenir les 26 lettres de notre alphabet.

Il est intéressant de constater que toutes les sociétés ont conçu ce genre de caractères graphiques propres à leur culture. Pensons au chinois, à l’hébreu, au grec ou à l’arabe par exemple. Ces signes ont ensuite cessé d’être esquissés sur le sol pour paraître sur l’écorce, des peaux d’animaux, du papyrus, etc.

Puis sont venus le papier et le livre.

J’aime la sensation d’un livre entre mes mains, sa forme, son odeur, ses couleurs. Avec le seul geste de décoder du regard les lettres à la vitesse de l’éclair, il permet d’entrer dans un milieu imaginé par un auteur ou une autrice.

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Il offre une multitude d’avantages: apprendre, se délasser, s’esquiver, relaxer, partager des idées, des sentiments et quoi d’autre encore.

Le livre a connu une foule de faits marquants depuis sa conception; il a changé le monde en portant des opinions, des visions, des prédictions, des façons de faire; il a créé de la controverse, des querelles, au point où il a été mis à l’index, jeté et brûlé. Aujourd’hui encore, on lui en veut dans certaines factions de la société…

Nécessairement, l’écriture doit être transmise d’une génération à l’autre afin d’assurer la communication écrite.

À titre d’enseignante, je revois mes petits élèves apprenant à décrypter ces « dessins » qui sont maintenant appelés des lettres: m-m-m, maman. Cinq symboles qui représentent une femme qui a donné la vie. C’est vraiment toute une image! Je me demande quels signes servent à désigner cette femme en écriture égyptienne.

La graphie est un mécanisme tellement intelligent que souvent, en ajoutant un symbole de plus à un mot, l’image projetée change de sexe comme, par exemple, en ajoutant la lettre «e» au mot «avocat» on obtient une avocate!

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Mais l’écriture ne s’arrête pas là. L’alphabet a été transféré sur le clavier d’un dactylo. Puis, la technologie, c’est à dire les ordinateurs, les tablettes électroniques et les cellulaires s’en sont emparés. Résultat? Maintenant, les nouvelles générations préfèrent se servir de ces moyens pour lire et écrire.

Qu’arrivera-t-il à toutes ces bibliothèques, ces lieux sacrés, remplis de milliers de documents et de splendides bouquins ? Et… attention… phénomène intéressant… voilà que les «petits dessins» ont refait surface. En plus sophistiqué nécessairement. Les émojis.

Finalement, comme dernière étape (Est-ce vraiment la dernière étape?), l’IA, l’intelligence artificielle, entre dans le jeu. De quelles façons ce processus d’imitation de l’intelligence humaine se servira-t-il de l’écriture?

Bill Gates nous assure que dans dix ans, cette IA remplacera les professions de la médecine et de l’enseignement. La question que je me pose: qu’adviendra-t-il des écrivains et écrivaines?

Que cette Journée mondiale du livre et du droit d’auteur soit l’occasion de célébrer la beauté des mots et la richesse de la création!

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