Le mégaprojet YZD à Downsview est déjà accessible

YZD, c’est le nom du réaménagement de l’ancien aéroport de Downsview, au Nord-Ouest de Toronto, dirigé par Northcrest Developments. Plus qu’un ouvrage urbain, c’est une véritable petite ville qui est en train de sortir de terre.

Avec 150 hectares de terrain constructible, dont 65 hectares dédiés aux espaces commerciaux et culturels, 30 hectares aux parcs et aux espaces verts, sept nouveaux quartiers pouvant accueillir quelque 54 000 résidents, 23 000 emplois créés, et une enveloppe de 30 milliards $… ce mégachantier est l’un des projets de réaménagement urbain les plus audacieux de l’Amérique du Nord.

Sa construction s’étalera sur 30 ans.

Quartiers futuristes

«Nous croyons que YZD établira un nouveau standard de ce à quoi ressembleraient des communautés dynamiques, connectées et inclusives à Toronto», se réjouit Aytakin Mohammadi, directeur Impact et Engagement au sein de Northcrest Developments. «Il s’agit de l’un des projets de réaménagement les plus ambitieux en Amérique du Nord, et nous avons fixé la barre haute.»

Northcrest Developments est une filiale de l’Office d’investissement des régimes de pensions du secteur public (PSP).

«PSP Investments a créé Northcrest Developments pour diriger et gérer la transformation de ce site en une série de quartiers mixtes, connectés et durables», indique Aytakin Mohammadi. «Cette transformation a déjà remporté des prix, et nous espérons créer un modèle de transformation urbaine en Amérique du Nord.»

Emplacement idéal

Acquise par le PSP auprès de Bombardier Aerospace en 2018 pour la modique somme de 635 millions $, cette ancienne base aérienne de l’Aviation royale canadienne a servi pendant la Deuxième Guerre mondiale. Elle s’avère idéale pour de telles ambitions, du moins selon le consultant torontois en design urbain Ken Greenberg.

«L’ancien aéroport est idéal pour ce projet», explique-t-il, «mais c’est surtout disponible. C’est un terrain énorme: 150 hectares à Toronto où on a énormément besoin de développement et de logements, c’est plutôt très rare.»

«Avec le port de Toronto, ces deux endroits sont les plus importants pour le développement dans la ville actuellement. Cet espace représente donc une opportunité unique dans la ville-région.»

De plus, le site est bien noté s’agissant de son accès en transport public. «Ça ne peut pas être mieux concernant les transports en commun. Ce projet est très bien desservi avec trois stations de métro et une station de train», note l’urbaniste.

Pas besoin d’attendre 30 ans

Par ailleurs, il n’est pas nécessaire d’attendre la fin des travaux dans 30 ans pour pouvoir fouler ce sol. En effet, certaines constructions ont déjà débuté, comme la mise à jour des services publics et la rénovation de l’un des anciens hangars de l’aérodrome pour en faire le YZD Experience Centre, ainsi que le bureau de Northcrest et un espace d’exposition artistique.

«Il y a beaucoup d’usage temporaire actuellement. C’est ce qu’on appelle la meanwhile strategy, c’est-à-dire ce qu’on fait en attendant le développement du projet. Cela permet aux gens d’expérimenter cet espace, et je peux vous dire qu’ils sont déjà ravis», avance Ken Greenberg.

D’après Northcrest, les infrastructures et activités temporaires sont d’ores et déjà fonctionnelles, comme le mini-golf, le patin à glace et les projections de films en plein air. Elles auraient accueilli 100 000 visiteurs depuis leur lancement l’an dernier.

«En attendant le déploiement entier du projet, nous avons invité le public à découvrir ce site historiquement interdit, avec des programmes, des événements et de l’art. Nous avons créé des partenariats significatifs avec des entreprises locales, des organisations artistiques et des artistes pour façonner des expériences uniques», explique Aytakin Mohammadi.

Toutefois, les travaux de construction majeurs ne pourront commencer qu’après l’approbation par la Ville du plan de développement du Hangar District, le premier quartier planifié. Northcrest prévoit obtenir le feu vert à la mi-2025.

La plus grande scène de musique du GTA

Une autre installation éphémère qui étonne par ses dimensions est le Rogers Stadium, qui sera ouvert au public cet été. Avec une capacité de 50 000 places, cette salle de concert extérieure et saisonnière représente la plus grande scène musicale du Grand Toronto.

«Le Rogers Stadium fera également ses débuts cet été pour soutenir la demande et le volume des tournées de niveau stade. Ce sera la nouvelle destination de concerts phare du Canada, attirant des fans du pays entier et même du monde entier», se projette Aytakin Mohammadi.

Ce dernier estime qu’à lui seul, le stade générera entre 80 et 100 millions $ pour l’économie locale.

Là encore, l’emplacement n’est pas choisi au lancer de dés. Situé au nord de l’ancienne piste de décollage, laquelle sera à terme transformée en une rue piétonne de plus de 2 km, le stade possédera un accès facile aux autoroutes et aux transports en commun.

Cela ne laisse pas Ken Greenberg indifférent. «Le Rogers Stadium est un très bon usage temporaire», dit-il. «On n’a pas d’espaces comme ça où on peut avoir des concerts d’une telle dimension sans créer des problèmes dans la ville.»

À noter que la programmation annonce déjà les groupes Coldplay et Oasis en juillet et août prochain.

Un marché fermier dédié à la production locale

Cet été verra également l’ouverture du marché fermier YZD, où l’on pourrait non seulement s’initier à la plantation ou à la fabrication de miel naturel, mais aussi déguster et se procurer des produits frais et bio en provenance de fermiers locaux, le tout en se réglant les sens de musique et de créations artistiques interactives.

Voilà qui tombe à point nommé, au regard de la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump à l’encontre du Canada, comme l’insinue le directeur Impact et Engagement de Northcrest: «Bien que nous travaillions sur l’ouverture d’un marché fermier à YZD depuis plusieurs années, son lancement intervient à un moment crucial. Il n’y a jamais eu de moment plus important pour soutenir les petites entreprises et les producteurs locaux, tout en offrant à nos communautés environnantes un meilleur accès aux produits locaux.»

Le marché ouvrira ses portes à partir du 14 juin jusqu’au 11 octobre prochain, et ce tous les samedis de 11h à 16h.