Les bingos radio connaissaient déjà un franc succès avant l’arrivée des restrictions liées à la pandémie de covid. L’activité, qui se pratique à la maison, a permis à bien des gens de rompre l’isolement, une fois par semaine, et parfois même de remporter de l’argent. Mais cet engouement a-t-il perduré?
Simon Forgues observe le milieu de la radio communautaire dans les francophonies canadiennes depuis plus de 30 ans. Pour lui, cela ne fait pas de doute: lorsque les mesures sanitaires sont venues transformer la vie sociale de la population canadienne, «les bingos à la radio ont connu un immense boum», remarque ce conseiller en stratégie et communication à l’Alliance des radios communautaires du Canada (ARC) depuis 2007.
Certaines personnes cherchaient à se divertir, d’autres à joindre l’utile à l’agréable en remportant des lots intéressants. Le bingo radio a été une activité sociale essentielle pendant la covid et est resté une tradition bien ancrée dans de nombreuses collectivités, même si le niveau de fréquentation est parfois revenu aux niveaux d’avant la pandémie.

«Une institution»
Le phénomène a été observé à Hearst, dans le Nord de l’Ontario, où le bingo se joue hebdomadairement depuis 1995. Au plus fort de la pandémie, les recettes provenant du bingo ont grimpé de 30 à 35%, ce qui peut représenter 250 joueurs de plus par semaine, dans cette petite ville où le bingo est devenu une tradition.
Dans plusieurs communautés de l’Ontario et de l’Atlantique, le modèle du bingo à la radio est connu et éprouvé. Hearst, Kapuskasing, l’Est ontarien, Pokemouche au Nouveau-Brunswick et Clare en Nouvelle-Écosse y jouent abondamment. «C’est le genre de place où le monde se fait des réunions pour jouer au bingo ensemble», illustre Simon Forgues.