Un nouveau modèle de logements communautaires pour les Afro-Canadiens à Toronto

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Quelques membres de la communauté venus au lancement du projet de Village africain à Toronto. Noeud papillon: le directeur général Kizito Musabimana. Photos: Patrick Bizindavyi, l-express.ca
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Publié 11/02/2025 par Patrick Bizindavyi

Le Rwandan Canadian Healing Centre (RCHC) et ses partenaires ont dévoilé, ce samedi 8 février, un projet de Village de logements abordables pour les Afro-Canadiens à Toronto.

L’événement, auquel a participé la mairesse Olivia Chow, avait lieu au 339 rue Queen Est, le nouveau centre communautaire du RCHC d’où sera piloté le projet immobilier. Son double objectif est de répondre aux besoins de logement et promouvoir l’autonomie des Afro-Canadiens de la métropole.

Financé à hauteur de 250 000 $ par la Fondation pour les communautés noires, un organisme national, le programme repose sur des principes culturels et communautaires africains inspirés des concepts de Ma’at et Ubuntu, mettant l’accent sur la réciprocité et le soutien mutuel.

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Beaucoup d’enthousiasme au lancement du projet de logements pour Afro-Canadiens, au centre communautaire rwandais, inauguré en avril 2024.

Modèle de communauté unie et durable

Le Village s’inscrit dans la continuité des efforts de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) pour le développement de «solutions de logement inclusives». Si tout se passe comme souhaité, il pourrait accueillir ses premiers locataires en 2030.

«Nous disposons actuellement d’une feuille de route qui nous mènera de notre laboratoire de solutions de la SCHL à l’achèvement de notre premier village», explique Kizito Musabimana, fondateur et directeur général du RCHC. «Notre besoin le plus pressant est le terrain et les coûts de pré-développement.»

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Le complexe constituerait un espace de vie abordable, adapté aux besoins spécifiques des Afro-Canadiens. Il vise à favoriser une meilleure intégration socio-économique des nouveaux arrivants en leur offrant un cadre de vie stable et enrichissant.

En plus des logements, le projet intègre des initiatives d’accompagnement professionnel et communautaire. Il propose un soutien à la santé mentale et au bien-être, ainsi que des formations et un mentorat professionnel pour favoriser l’autonomie économique.

L’initiative met également l’accent sur la promotion de l’entrepreneuriat et l’agriculture communautaire, encourageant l’autosuffisance alimentaire et le développement durable au sein de la communauté.

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Olivia Chow, Kizito Musabimana (à droite) et les membres de la troupe de danse Amarebe.

Leaders engagés

Olivia Chow a salué cette initiative en mettant en avant l’importance du travail collectif. «La construction d’un village est synonyme d’un bon partenariat. Et le travail dont je ne cesse d’entendre parler, c’est le travail en commun. Je ressens de la solidarité dans cette salle. Dans votre modèle, dans votre vision, il y a le soutien à la santé mentale, à l’emploi, à l’éducation et au mentorat.»

Ce projet est le fruit de la collaboration entre plusieurs acteurs-clés de la communauté afro-canadienne, dont  Kizito Musabimana. Survivant du génocide contre les Tutsis au Rwanda en 1994, il a fait de la guérison et du développement communautaire sa mission de vie.

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D’autres figures influentes soutiennent activement cette initiative, à l’image de Josephine Murphy, membre du conseil d’administration du RCHC, qui souligne l’importance du recrutement de professionnels qualifiés et la collaboration avec des experts pour assurer la viabilité du projet. «Nous allons aussi collaborer avec des spécialistes afin d’assurer la durabilité du modèle du village.»

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Au lancement du projet de logements communautaires pour Afro-Canadiens.

Jean-Marie Mabaka, directeur général de la coopérative La Termitière, a quant à lui mis en avant la nécessité de redonner à la communauté. «Être dans une communauté, ce n’est pas seulement recevoir, c’est aussi donner. Nous devons restituer à la communauté ce que nous avons reçu afin de devenir plus forts, car l’union fait la force.»

Enfin, Jullaine Hardinge, présidente de la coopérative Moja Upendo One Love, insiste sur l’impact de ce projet sur la perception de la communauté afro-canadienne: «Nous voulons changer la façon dont notre communauté est perçue et la façon dont nous nous percevons nous-mêmes. Une fois que nous sommes fiers de ce que nous sommes, nous contribuons mieux à la société.»

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