Un premier livret de Sagesse célébré, un deuxième déjà en préparation à Oasis

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Dada Gasirabo (à g.) en compagnie des femmes participantes au projet «Sagesse de nous à elles». Photos: Hamza Ziad, l-express.ca
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Publié 06/12/2024 par Hamza Ziad

Après six mois de collaboration inspirante, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées le 30 novembre dans les locaux d’Oasis Centre des femmes à Toronto pour célébrer le projet Sagesse de nous à elles.

Initié par neuf femmes francophones âgées de 50 ans et plus, ce projet a permis de partager des expériences de vie riches et des conseils précieux destinés à guider et motiver les jeunes filles et femmes de la communauté francophone.

À travers un livret empreint de sagesse, ces femmes ont su créer un pont intergénérationnel, favorisant le dialogue et la transmission de valeurs. Le projet était financé par Emploi et Développement social Canada.

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Page couverture du livret Sagesse de nous à elles.

Des récits de résilience et de créativité

Lorraine Simon, consultante et coordinatrice du projet, a dressé pour l-express.ca un bilan très positif, soulignant l’engagement remarquable des participantes depuis le lancement en juin.

Divers ateliers ont rythmé cette initiative, allant de l’écriture à des activités artistiques comme la peinture et la photographie, en passant par des séances de mise en mouvement et des discussions sur la nutrition.

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Lorraine Simon
Lorraine Simon. Photo: courtoisie.

«Ces femmes ont traversé de nombreuses émotions. Parfois, il était difficile de coucher leurs idées sur papier ou de revisiter certains souvenirs douloureux», confie-t-elle.

Ce projet est entièrement le fruit du travail des participantes. Du design au contenu en passant par les choix artistiques, chaque aspect a été conçu et réalisé par elles, mettant en valeur leur implication, leur créativité et leur détermination.

«La beauté de ce livre réside dans le fait que chaque participante a choisi son sujet. Elles ont eu carte blanche pour en faire un livre qui leur ressemble: leur livre», explique Lorraine Simon.

Vers un deuxième tome?

«Aujourd’hui, nous célébrons le premier tome de ce livret, et j’espère qu’un jour, nous atteindrons le dixième. Cela amplifiera encore davantage les voix de ces femmes et inspirera les générations futures», a déclaré Dada Gasirabo, directrice générale d’Oasis.

Fort de son succès dans la région du Grand Toronto, l’organisme prévoit d’élargir l’initiative à la région de Peel, permettant ainsi à de nouvelles participantes de vivre cette expérience unique.

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«Les femmes impliquées souhaitent déjà un deuxième tome et sont déterminées à poursuivre l’écriture pour transmettre leurs réflexions et motiver les femmes de la communauté francophone», ajoute Lorraine Simon.

«Nous avons également reçu des inscriptions pour une prochaine édition, qui se déroulera à l’antenne d’Oasis à Brampton. Ce projet offrira aux femmes de cette région une occasion de partager leurs histoires et de continuer à inspirer la communauté.»

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Des femmes participantes au projet Sagesse de nous à elles.

Écrire pour aujourd’hui, inspirer pour demain

Pour Louise, l’une des participantes, ce projet s’est révélé être une expérience profondément transformatrice. «Écrire constitue une véritable forme de thérapie. Dans l’histoire que je partage, j’aborde l’estime de soi, une valeur essentielle pour chacun, et particulièrement pour les jeunes», confie-t-elle.

Dana Yassira
Dana Yassira. Photo: courtoisie.

Ce projet lui a offert la poussée nécessaire pour commencer à écrire et partager son expérience avec authenticité et courage.

«Les récits des femmes peuvent sensibiliser les jeunes filles francophones au féminisme intersectionnel, où se croisent sexe, race et statut migratoire», souligne Dana Yassira, intervenante en relations communautaires à OCF dans la région de Peel.

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59 femmes tuées en Ontario en un an

En entrevue à l-express.ca, Dada Gasirabo tire la sonnette d’alarme face aux statistiques préoccupantes des féminicides en Ontario. Sur une période d’un an, de novembre 2023 à novembre 2024, 59 femmes ont été tuées.

«Nous ne connaissons pas la proportion de femmes francophones dans ces données. Toutefois, pour les femmes autochtones, le risque est trois fois plus élevé», précise Dada Gasirabo.

Elle insiste sur l’urgence d’agir: «Le féminicide est un acte prémédité. C’est une problématique qui nécessite une prise en charge rapide et efficace, sous peine de conséquences dramatiques.»

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Dada Gasirabo, DG d’Oasis Centre des femmes.

30 ans d’impact

L’un des projets phares d’Oasis Centre des Femmes en 2025 sera la célébration de ses 30 ans d’existence, une étape marquante pour cette organisation dédiée à l’autonomisation des femmes francophones.

«Nous ne souhaitons pas célébrer pour le simple plaisir de célébrer, mais avant tout pour mettre en lumière le chemin parcouru et rappeler tout le progrès accompli depuis nos débuts», explique Dada Gasirabo.

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Parmi les autres projets majeurs, Oasis s’emploiera à finaliser une étude importante sur l’impact de la pandémie de covid. L’objectif est d’adapter ses services et de développer des programmes sur mesure pour aider les femmes à surmonter les défis qu’elle a engendrés.

Par ailleurs, l’organisation travaille activement sur son nouveau plan stratégique, axé sur trois grandes priorités: la santé mentale, la sécurisation des financements et la préparation de la relève.

«Aujourd’hui, nous vivons et travaillons longtemps, mais nous oublions souvent de préparer la relève. Heureusement, j’espère avoir contribué à en bâtir une», conclut Dada Gasirabo.

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