L’environnement physique et psychique de l’individu est la préoccupation première d’Éric Mathieu dans La joie des fous, roman qui met en scène une femme, Clara Cardinal, luttant contre «la tentation de l’aveulissement, […] l’envie de disparaître» dans un monde en guerre.
Dès la première page, le narrateur indique que c’est grâce à divers témoignages, au journal de sa mère et à celui de son père qu’il a pu reconstituer «les faits qui forment ce récit». La page couverture indique pourtant qu’il s’agit d’un roman, donc d’une fiction. Le narrateur est Nicolas, fils de Clara.
Guerre au 22e siècle
Si j’ai bien compris, l’histoire se déroule au 22e siècle dans l’Anastasie, nation autrefois souveraine et maintenant divisée entre une Confédération et une République populaire qui sont en guerre. À mon humble avis, ce contexte géographique n’ajoute rien au récit, cela sème plutôt la confusion.
On apprend que Clara a grandi «dans une maison méphistophélique où dominaient l’angoisse, les remords et la volonté d’autodestruction». Terrain fertile pour une aliénation certaine. Terroir riche en possibilités pour l’imagination débridée d’Éric Mathieu.
Peur et folie
Le romancier explore toutes les avenues possibles pour décrire la peur de la folie chez Clara. Dans les moments lucides de cette dernière, on voit une femme qui «analyse les raisons de son incessante agitation et de sa profonde mélancolie».