Des boeufs dans la mire de l’abattoir

Vic Verdier, Faces de boeufs
Vic Verdier, Faces de boeufs, roman, Lévis, Éditions Alire, 2024, 334 pages, 27,95 $.
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Publié 26/10/2024 par Paul-François Sylvestre

L’été 2019 s’annonce chaud à Montréal. Une enquête du service de police et une série de morts ont des parallèles avec le vol d’une lithographie de Picasso. Voilà le merdier dans lequel Vic Verdier nous plonge avec Faces de boeufs.

Vic Verdier est le pseudonyme de Simon-Pierre Pouliot. C’est aussi le nom du principal sergent-détective de ce polar. Lui et Jesssy Di Filipo, sa partenaire de patrouille, envisagent de fonder une famille.

Vic enquête sur des tableaux volés; Jessy est agente de liaison auprès d’une compagnie qui pilote un projet visant à équiper tous les policiers de Montréal d’une caméra corporelle.

Leurs parcours se croiseront… comme les animaux sur la ferme. En France, un policier est un poulet, ici, c’est un bœuf. À chacun son patrimoine agricole.

Franglais

Le style de l’auteur est très coloré: «excité comme un p’tit gars lâché lousse à La Ronde…, son bras broyé ressemblait à du pâté chinois avec du ketchup…, une face qui a l’air d’une compote à la rhubarbe».

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L’auteur aime les préparations culinaires. Selon Vic Verdier, les deux hommes battus à mort ressemblent à «des pièces de viande passées à l’attendrisseur».

Parlant style, on a droit à plusieurs fuck et shit, sans parler de calvince de tabaslak. Le franglais et l’anglais carrément sont aussi assez courants. Verdier écrit: «Les ordres, c’était de jump la personne et get the fuck out. […] T’es vraiment une piece of shit, you know? Ton buddy killed a cop

Connaissez-vous Sam Brown?

En lisant Faces de boeufs, j’ai appris qu’un Sam Brown est le nom de la ceinture sur laquelle les policiers accrochent leur équipement. Quant au Fall in, cela désigne la réunion de toute l’équipe avant le début du quart de travail.

La référence aux boeufs dans le titre du roman n’est pas sans conséquences. Les couilles, les oreilles et la queue d’un taureau se retrouvent sur le seuil de la maison de Vic et de ses beaux-parents. De plus, une oeuvre volée est une lithographie de Picasso intitulée Le Taureau.

Deux crimes violents requièrent l’expertise du sergent-détective Vic Verdier. Dans chacun des cas, un vol d’œuvre d’art semble avoir mal tourné, et un homme a été retrouvé battu à mort.

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Tueur à mains nues

L’auteur nous signale que les crimes violents commis sans arme demandent beaucoup d’efforts. «Il est plus difficile qu’on croit de battre quelqu’un à mort. […] On s’improvise pas tueur à mains nues.» Seul un homme peut y arriver, pas une femme.

Dans le milieu policier, ajoute-t-il, on peut bien préférer quelques contusions, voire une commotion cérébrale, mais mourir vient «avec le privilège de porter l’uniforme».

Quand Vic jette un regard sur la scène de crime, il constate un vrai bordel, un terrible gâchis, un homme étranglé à mort et de la cervelle éparpillée. Verdier est-il toujours un policier après avoir commis cela…?

Déception

L’éditeur Alire écrit que Faces de boeufs est un véritable page turner, avec ses secrets de famille, ses manigances qui tournent mal et ses meurtres sanglants.

Or, le roman n’a pas su me garder en haleine du début à la fin. J’ai décroché presque au beau milieu, en raison surtout aux références inutiles à la mafia sicilienne.

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Auteurs

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

  • l-express.ca

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