Belize, Sa Majesté, Madonna

Mais qu’ont donc en commun feu la reine d’Angleterre et la sulfureuse chanteuse Madonna? Rien de moins qu’un petit pays d’Amérique Centrale de 22 966 km2, serti du Mexique au Nord, du Guatemala à l’Ouest et au Sud, de la Mer des Caraïbes à l’Est. Le Belize m’accueille au cœur de sa saison des pluies, avec un taux d’humidité suffisamment élevé pour que je voie mieux sans lunettes.

Avantage indéniable: il y a beaucoup moins de touristes et je vais adorer ça tandis que je découvrirai les sites archéologiques et irai me reposer sur la plage.

Le Saint Ignacio de la reine

C’est au San Ignacio Resort que je pose mes bagages pour la première partie de mon voyage. Construit en 1976 sur sept hectares de forêt tropicale par Escandar Bredan, enfant du village de San Ignacio, cet établissement est le seul du village à jouir d’une telle nature devant ses portes.

Les 26 suites offrent une vue sur la jungle et la rivière ou surplombent la piscine de l’hôtel, permettant d’observer à loisir les toucans et autres oiseaux locaux venus se nicher dans les arbres.

Récemment rénové, le San Ignacio Resort est un élégant havre de paix dans lequel la reine Elizabeth II est venue loger en 1994. Un moment marquant pour la direction de l’établissement, qui, en hommage, a décoré un de ses couloirs de photos de la Reine et a attribué le nom de certains mets de sa carte au choix de Sa Majesté.

J’ai ainsi pu goûter au Royal Bread Pudding inspiré de celui qui lui a été servi en 1994 et dormir dans une des suites où elle serait restée.

Protection des iguanes

Le San Ignacio Resort propose toute une gamme d’excursions susceptibles de séduire petits et grands. J’ai ainsi pu visiter le Green Iguana Conservaton Project sur le terrain même de l’hôtel.

L’établissement a à cœur de protéger l’iguane vert qui est en voie d’extinction et pourtant essentiel à l’équilibre écologique de la forêt humide. Il permet la reproduction et la croissance d’iguanes verts en milieu protégé pour les relâcher ensuite dans la forêt quand ils sont à maturation. Les visiteurs viennent ici s’éduquer sur le saurien et participer à soutenir financièrement le projet.

Le respect de l’environnement, la symbiose avec la nature sont inscrits dans le cœur des Béliziens. Je le verrai encore lors d’une journée passée dans une famille Maya où j’apprendrai à cuisiner et à utiliser les plantes, les légumes et les fruits du jardin pour me nourrir, et pendant mon tour du marché du village.

Expériences Mayas

Autres excursions organisées par le San Ignacio Resort, les découvertes de sites archéologiques du district Cayo, aussi bien sur que sous terre.

Les ruines impressionnantes de Xunantunich révèlent l’organisation de la société maya avec les places d’échange et de marché réservées d’un côté du mur au peuple et de l’autre aux rois et hautes personnalités.

La pyramide El Castillo (40m de haut) offre une vue superbe sur la forêt et le Guatemala au-delà. Sa structure presque parfaite rappelle la puissance de ceux qui y vivaient. On déambule entre les temples de solstices, les lieux de cultes, le terrain de jeu de la pelote maya, tandis que les ris des singes hurleurs retentissent tout autour.

La nature ici recouvre encore beaucoup de pierres qui ont leur histoire… Les Mayas connectaient le monde sur terre avec le «monde d’en-dessous». Il leur fallait négocier, une fois mort, avec les divinités de monde sous leurs pieds pour pouvoir accéder ensuite au «monde d’en haut», celui du ciel.

C’est ainsi qu’une aventure spéléologique dans la grotte Actun Tunichil Muknal (plus connue sous le nom ATM) m’amènera à traverser des rivières pour m’engouffrer dans un dédale de galeries obscures renfermant poteries, squelettes et autres marques d’offrandes protégées par des stalagmites et stalactites géantes.

San Pedro, La Isla Bonita

«I fell in love with San Pedro» chantait Madonna dans son succès La Isla Bonita, en 1986. En descendant du petit avion de la compagnie Tropic Air qui assure les liaisons entre les différentes parties du Belize, je me prends à fredonner cet air et à me dire que la pop star avait bien raison.

L’ambiance nonchalante, le bleu de la mer, les couleurs des fleurs, la chaleur et la gentillesse des habitants invitent au lâcher prise. Je pénètre dans un sanctuaire de tranquillité au Ramon’s Village Resort et gagne mon bungalow en bois et toit de chaume au bord de l’eau.

Je n’ai alors plus que l’embarras du choix: me glisser dans une mer délicieusement chaude, admirer de superbes couchers de soleil depuis ma terrasse ou prendre la direction du spa de l’hôtel pour un massage aux huiles de coco et cacao.

La mer des Caraïbes et un terrain de jeu infini. Baignade, canot, paddle, plongée… Il y a de quoi occuper ses journées.

Détente et sports

Le Club de plongée du Ramon’s Village Resort m’emmène de bon matin au large, plonger sur la barrière de corail ou dans un endroit réputé, «Hol Chan» et «Shark Alley». Pure merveille que d’évoluer au milieu de poissons multicolores, de raies, de barracudas et de requins inoffensifs. Peu de courant, une température dans l’eau plus qu’agréable font que les heures en mer s’étirent pour mon plus grand bonheur.

San Pedro est une île à la fois détente, voluptueuse (on y mange très bien et on se prélasse volontiers sur le sable fin) et sportive (pêche, rando, plongée en bouteille, canot, etc.).

Si mes soirées sont rythmées par les percussions de musiciens garifunas et des aventures culinaires créoles, mes matinées se partagent entre découvertes culturelles (apprendre à faire du chocolat à partir de fèves de cacao) et observation de la nature. Je dédie mes après-midi à la sieste et à la baignade. Palmiers, hibiscus et bougainvilliers… De la terre aux merveilles marines, il n’y a qu’un pas.

Le Great Blue Hole

À 40 minutes de vol ou 2h30 en bateau depuis San Pedro, se trouve le fameux Great Blue Hole, gouffre profond de 126 m et de 300 m de diamètre. On date sa formation à 150 000 ans et sa submersion totale à environ 15 000 ans.

Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1996, le Great Blue Hole constitue, selon les dires de Jacques Cousteau, l’un des cinq meilleurs endroits de plongée au monde. Une invitation qui ne se refuse pas. Vu du ciel, cet iris turquoise et indigo m’hypnotise. Il s’imprime sur ma rétine et reste gravé dans mon cœur.

Lorsque, une fois l’orage passé, je verrai le ciel se teinter de pourpre et d’or alors que le soleil descend sur l’horizon, je me dirai que Madonna et la reine d’Angleterre étaient bien inspirées en venant au Belize.

Informations

Hôtels : Le San Ignacio Resort Hotel et le Ramon’s Village Resort sont des établissements tout confort dans des endroits magnifiques, préservés et à l’écart de toute agitation inutile.

Transport : Plusieurs compagnies aériennes relient Toronto au Belize avec une escale aux États-Unis. Pour se déplacer à l’intérieur du pays, la compagnie Tropicair est à votre service.

Argent : Dollar de Belize ou dollar américain.