Je croyais être bien renseigné sur les méandres et les subtilités de la politique française. Ce n’est toutefois que cette semaine que j’ai découvert que les termes «gauche» et «droite» n’appartiennent pas seulement à la tradition, comme partout, mais bien aussi, en France, à la loi.
J’aurais dû m’en douter: on aime beaucoup en France que tout soit consigné et codifié.
Je suis donc tombé sur un chroniqueur qui, tout en approuvant l’incursion de Kylian Mbappé sur le terrain politique pour dénoncer les «extrêmes», a pu s’appuyer sur un texte officiel – une décision du Conseil d’État – pour critiquer le sentiment du footballeur renvoyant dos à dos «l’extrême droite» et «l’extrême gauche».
Selon ce chroniqueur, Mbabbé aurait dû préciser que le Rassemblement national de Marine Le Pen et Jordan Bardella incarne incontestablement une ultra extrême droite épouvantable, tandis que le Nouveau Front populaire dominé par La France insoumise de Jean-Luc Mélanchon représenterait une gauche tapageuse mais foncièrement bienveillante.
Qu’est-ce que le Conseil d’État vient faire là-dedans? C’est que certains répertoires officiels français classent les élus en 22 «nuances» et 6 «blocs de clivage» politiques: extrême gauche, gauche, autres, centre, droite et extrême droite, soi-disant pour guider les citoyens dans leur choix.