Le 2 mars, des gangs armés qui contrôlent 80% de la capitale d’Haïti ont pris d’assaut les deux plus grandes prisons de Port-au-Prince et libéré plus de 3000 prisonniers. Depuis, même à la suite de la démission du premier ministre Ariel Henry, la situation ne fait que se dégrader.
Dans sa thèse de doctorat, Djems Olivier, professeur à l’Université d’État d’Haïti et stagiaire postdoctoral à l’Université du Québec en Outaouais, cherche à comprendre comment ces gangs armés, qui contrôlent les quartiers, arrivent à cohabiter avec les organisations non gouvernementales (ONG) qui interviennent dans ces zones.
Francopresse : Depuis déjà plusieurs semaines, les gangs armés ont pris le contrôle de plus de 80% de Port-au-Prince. Qui sont-ils?
Djems Olivier : En 2018-2019, j’avais répertorié 177 gangs, alors qu’aujourd’hui, on parle de plus de 300. Selon la Police nationale d’Haïti, il existerait sept coalitions de gangs, mais les deux plus grandes sont le G9 et le G-Pep.
Le G9 a été formé en juin 2020 sur les propositions de la Commission nationale de désarmement, de démantèlement et de réinsertion (CNDDR), une commission créée deux ans après l’arrivée de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), en 2004.
Mais parallèlement, une autre fédération de gangs a été créée: le G-Pep, qui regroupait les gangs qui refusaient de s’allier au G9.