En milieu rural, les femmes victimes de violence conjugale sont doublement vulnérables. Elles sont à la fois sous le joug d’un conjoint violent, isolées et loin des services d’aide, et ce, quand il y en a. Ces services doivent redoubler d’imagination pour les rejoindre et les aider.
Généralement, il n’est pas facile pour les victimes de violence conjugale de tenter de demander de l’aide, alors quand s’ajoute le fait d’être en milieu rural et francophone, ça devient presque hors de portée, explique Simon Lapierre, professeur à l’École de service social de l’Université d’Ottawa.
La violence conjugale a pourtant des conséquences sérieuses sur la victime, qui peuvent aller, «dans les cas les plus extrêmes, [jusqu’à la mort]. Il peut [aussi] y avoir des conséquences d’ordre physique, il peut y avoir des conséquences sur le plan de la santé mentale», ajoute-t-il.
Des femmes isolées et des enfants en détresse
Pour les femmes en milieu rural, il est difficile d’avoir accès à un service d’hébergement, explique Nadia Losier, directrice de l’Accueil Sainte-Famille, à Tracadie-Sheila, au Nouveau-Brunswick.
Ces femmes doivent trouver un moyen de se soustraire à l’emprise de leur conjoint sur leurs déplacements, explique Simon Lapierre. Cette emprise peut aussi s’exercer sur le plan financier, ce qui précarise davantage la femme, ajoute-t-il.