Musicien, infographiste, journaliste et auteur, Jean-Pierre Picard vit en Saskatchewan depuis 1986. On devine où il a mijoté les histoires que renferme le recueil Un petit bar de village et autres nouvelles sans conséquences, en faisant un clin d’œil au brasseur Pile O’ Bones.
On dit que le premier paragraphe d’une nouvelle doit accrocher le lectorat, surtout dans de très courts textes. Jean-Pierre Picard obéit à cette consigne. Voici un exemple:
«C’est l’histoire d’un gars. Impossible que ce soit celle d’un autre. C’est l’histoire complexe et pleine de rebondissements de celui qui a sauvé l’humanité un soir de novembre en 1988. Mais personne ne l’a su. Lui non plus.»
Des nouvelles de quelques paragraphes
Plusieurs nouvelles se résument à quelques paragraphes seulement. L’une commence par «Résumé d’un roman qui prendrait trop de temps à écrire» et se termine en ces termes: «Réussira-t-il? Sera-t-elle condamnée? Difficile à dire, je n’ai pas encore écrit le roman.» Est pris qui croyait prendre.
Dans une nouvelle, Picard utilise le mot combine et indique dans une note en bas de page qu’il s’agit d’un terme courant dans l’Ouest canadien pour désigner une moissonneuse-batteuse. Quand j’étais jeune, dans le Sud-Ouest ontarien, c’était aussi le mot qu’on utilisait lors des récoltes du blé, de l’avoine et de la fève soya.