Chaque année, environ 235 000 personnes au Canada se retrouvent en situation d’itinérance à un moment ou un autre de l’année. Parmi elles, 27% sont des femmes et un grand nombre d’entre elles font partie des itinérantes invisibles.
Céline Bellot s’intéresse à la réalité des femmes en situation d’itinérance. La professeure à l’École de travail social de l’Université de Montréal et directrice de l’Observatoire des profilages (ODP) remarque que les idées reçues sur la réalité des itinérantes sont nombreuses.
«Quand on en voit une, on a l’impression vraiment que c’est la déchéance. On côtoie des femmes en situation d’itinérance partout, mais sans les voir parce qu’elles ne veulent pas se faire voir», indique-t-elle.
Statistique Canada distingue deux types d’itinérance: l’itinérance sans-abri, qui définit notamment les personnes qui fréquentent les refuges ou qui dorment à l’extérieur, et l’itinérance cachée, qui désigne les personnes qui n’ont pas de domicile fixe, mais qui habitent temporairement chez des connaissances.
Se cacher pour se protéger
«Essayer de passer du temps chez l’un, chez l’autre, chez des amis, chez des familles éloignées, passer d’un endroit à l’autre», constitue la réalité de plusieurs femmes en situation d’itinérance cachée, confirme Sophie Rousseau, travailleuse en santé mentale en maison d’hébergement pour femmes en Colombie-Britannique.