Ma thèse en 180 secondes: direction Montréal pour Diane Kolin

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Au centre, Diane Kolin, entourée des deux autres lauréats, des trois membres du jury et de Linda Cardinal. Photos: Dorian Vidal
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Publié 23/03/2023 par Dorian Vidal

Après trente minutes de délibération, le jury a tranché. Deux doctorantes étaient en lice pour représenter Toronto lors de la finale ontarienne de Ma thèse en 180 secondes, ce mardi 21 mars au Collège Massey de l’Université de Toronto.

Diane Kolin, étudiante en musicologie à l’Université York, qui veut rendre les études musicales plus accessibles aux personnes handicapées, est l’heureuse élue.

En plus du prix de 400 $, Diane Kolin représentera l’Ontario français lors de la finale nationale, le 10 mai prochain, à l’Université de Montréal. Les participants au concours doivent se démarquer en  exposant et vulgarisant leur thèse d’études supérieures en 3 minutes.

animateurs finale ma thèse en 180 secondes
Un duo d’animateurs plein d’énergie: Isabelle Lepage et Jean-François St-Arnault.

Une belle opportunité pour valoriser le français

Cette première finale torontoise du concours est «un événement historique», selon Catherine Tadros, cheffe du Bureau du Québec à Toronto.

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Catherine Tadros.

Présidente de l’Acfas-Toronto et professeure à l’Université de l’Ontario français, Linda Cardinal souligne que cette finale ne pouvait pas mieux tomber dans ce Mois de la francophonie.

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«La santé de la langue française est un dossier très important», déclare Catherine Tadros… «Ce qui inclut également la francophonie canadienne.» Le lendemain 22 mars, le Québec soulignait sa première Journée de la francophonie canadienne.

La finale de Ma thèse en 180 secondes est «l’occasion de valoriser le français comme langue scientifique en Ontario», ajoute Linda Cardinal.

Si Ma thèse en 180 secondes est réservé aux doctorants de niveaux national et international, la présidente de l’Acfas-Toronto se réjouit de «l’inclusivité» de cette première édition torontoise. En plus de candidats au doctorat, des étudiants en maîtrise et au collège communautaire concourent dans différentes catégories.

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Linda Cardinal.

Les sept candidats étaient répartis dans trois catégories différentes, mais sont tous jugés selon les mêmes critères. Les mots d’ordre du jury sont alors le «talent d’orateur et l’implication», la «vulgarisation», et la «structure».

Les trois premiers lauréats repartent avec 400 $. Un quatrième primé sera révélé la semaine prochaine, en fonction du vote du public.

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Martache Monvoeux Moutsouka contre l’Alzheimer

C’est la recherche sur la maladie d’Alzheimer qui a emporté le jury dans la catégorie «collégiale». Portée par Martache Monvoeux Moutsouka, du Collège La Cité, cette recherche étudie les effets du «récepteur sigma-1 dans le métabolisme du cholestérol».

Ce dernier interviendrait dans le développement de la maladie, et ainsi, trouver un moyen de le contrôler permettrait d’accélérer la création d’un traitement.

Martache Monvoeux Moutsouka ma thèse en 180 secondes toronto finale
Martache Monvoeux Moutsouka, dans la catégorie «collégiale».

Le jury a précisé qu’ils ont beaucoup apprécié la comparaison entre les «biomarqueurs» et les «codes-barres», utilisé par Philippe Lukusa Kanyinda, du Collège La Cité. Ils ont également aimé la «clarté et la structure de l’ensemble de la présentation» de Joane Wardan.

Philippe Lukusa Kanyinda étudie l’application de biomarqueurs pour faciliter le traçage de champignons permettant de créer des biopesticides, moins coûteux économiquement et environnementalement.

Joane Wardan, également du Collège La Cité, s’est penchée sur l’industrie du textile, les dégâts de l’industrie de la «mode rapide». La solution serait alors la «régénération circulaire du textile», qui est «comme du recyclage, mais pour les vêtements».

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Paul Deguire ma thèse en 180 secondes toronto
Paul Deguire, dans la catégorie «maîtrise».

Paul Deguire face au cosmos

Son invitation à voyager et à penser à la grandeur du cosmos a fait basculer le jury en faveur de Paul Deguire, dans la catégorie «maîtrise». Étudiant de l’Université de Guelph, il s’intéresse aux neutrinos et à la composition de la matière «dans son état fondamental».

Les trois membres de ce jury ont été «ébloui par la clarté des explications» de Paul Deguire.

Ce dernier espère que le fait de communiquer les recherches en français «va devenir une habitude dans la communauté franco-torontoise de faire ça chaque année».

Sara Youcef, étudiante de l’Université de Toronto, s’intéresse à l’art, et plus précisément à l’«aura» de Walter Benjamin. Le jury a remercié Mme Youcef, qui a «piqué leur curiosité pour l’art, avec une très belle diapositive, et en faisant apprécier l’intensité de ces regards».

Sandhya Mylabathula Diane Kolin Ma thèse en 180 secondes
Sandhya Mylabathula, encouragée par Diane Kolin.

Deux candidates dans la première catégorie

Le choix n’a pas été évident pour les trois membres du jury dans la catégorie reine: pour les doctorants. Diane Kolin a finalement eu leurs faveurs, pour sa recherche intitulée: «redéfinir la place du handicap dans le milieu de la musique: vers un système éducatif plus inclusif».

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La représentante de l’Université d’York a été préférée à Sandhya Mylabathula, de l’Université de Toronto. Lors de la remise des prix, le jury a expliqué avoir été intéressé «par l’originalité de la mise en contexte» de Mme Mylabathula. Dans sa thèse, elle aborde les commotions cérébrales.

C’est «la clarté, la présence, et l’humour» de Diane Kolin qui a finalement fait pencher la balance en sa faveur. Lors de son discours, elle n’a pas manqué de féliciter tous les candidats. Elle affirme avoir «beaucoup appris et beaucoup apprécié» ces moments de partage.

Les candidats Ma thèse en 180 secondes
Les candidats lors de la finale torontoise de Ma thèse en 180 secondes.

Un public curieux et conquis

Dans la salle du Collège Massey, une trentaine de personnes s’étaient rassemblées pour assister à cette première finale torontoise. L’événement était également retransmis en direct sur YouTube.

Certains sont venus par curiosité, pour améliorer leur français, comme explique à l-express.ca une éditrice du Dictionnaire biographique du Canada. D’autres sont venus pour soutenir des candidats, comme cette anglophone proche de Diane Kolin.

Au final, tous sont satisfaits du résultat. «On a bien fait de venir», ont déclaré plusieurs personnes dans le public.

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Expérience réussie pour cette première, pour les 100 ans de l’Acfas, et pour les 50 ans du Bureau du Québec à Toronto. Cet événement devrait «faire des petits», de dire Linda Cardinal.

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