Le 25 juin 1678, on se bouscule au portillon de la cathédrale de Padoue, en Italie. Ce n’est pas une cérémonie religieuse ou le couronnement d’un roi qui attire la foule, mais un évènement tout aussi historique: une femme soutient une thèse de doctorat.
345 ans plus tard, le droit à l’éducation pour les femmes demeure inégal dans le monde.
On raconte qu’en entrant dans la cathédrale, Elena Lucrezia Cornaro Piscopia – c’était son nom – était intimidée et tremblante. Interrogée par ses examinateurs, elle étale son grand savoir avec aplomb, ce qui convainc ses juges. Ceux-ci lui accordent un titre qu’aucune femme au monde n’avait obtenu jusqu’alors, soit celui de docteure.
Un mot sur l’Université de Padoue, où a étudié cette pionnière, il s’agit d’un centre d’enseignement qui jouit d’une grande réputation. Situé dans l’une des plus vieilles villes d’Europe, fondée en 1222, l’établissement a accueilli notamment Copernic comme étudiant et plus tard Galilée comme professeur pendant 18 ans. Il y a pire comme réputation!
Mais revenons à Elena Cornaro. Elle provient d’une famille noble et puissante de Venise, ville voisine de Padoue qui la supplantera auprès des touristes.