L’idée de faire de l’Ontario une province officiellement bilingue a fait l’objet de discussions à maintes reprises, sans jamais se concrétiser. La Loi sur les services en français de l’Ontario de 1986, modernisée en décembre 2021, n’a peut-être pas permis l’épanouissement des Franco-Ontariens aussi bien que l’aurait fait une province bilingue.
Occasion manquée en 1971
Pour l’historien Serge Dupuis, la Conférence de Victoria de 1971 — qui portait notamment sur le rapatriement de la Constitution canadienne — a peut-être été le moment où l’Ontario est passé le plus proche de devenir bilingue.
«Il y a eu ce moment d’ouverture là où on a eu les premières négociations constitutionnelles. Il y avait une volonté de l’Ontario d’agir comme bon partenaire de la fédération en voyant que le Québec était bilingue depuis son entrée dans la Confédération, que le Nouveau-Brunswick venait d’adopter sa Loi sur les langues officielles en 1969», raconte-t-il.
Cette conférence suivait la Commission royale d’enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme (1963-1969), mieux connue sous le nom de Commission Laurendeau-Dunton.
L’une de ses recommandations était que l’Ontario et le Nouveau-Brunswick deviennent officiellement bilingues, en plus de certaines régions canadiennes où une partie importante de la population parle français.