L’Université de Toronto semble en voie de céder à la construction en hauteur, ce à quoi elle avait assez bien résisté jusqu’ici. La bibliothèque Robarts et deux autres constructions des années 1960, période peu respectueuse de l’intégration, étaient les seules à dépasser 10 étages. Est-ce l’étroitesse des espaces vacants ou la volonté de l’université de se donner une nouvelle image qui serait la cause de ce changement?
En effet, les constructions des quelque deux dernières années sont presque toutes ce que l’on appelle communément des gratte-ciel. Après la résidence du collège Wadsworth à l’extrémité nord-ouest du campus, deux tours consacrées aux sciences de la santé sont en voie d’achèvement au coin diamétralement opposé.
Il existe des contextes où la construction en hauteur est tout à fait adaptée et ces nouveaux pavillons en sont l’illustration. Tous marquent des points d’entrée sur le campus. L’Université de Toronto s’est beaucoup appliquée, ces dernières années, à souligner ses entrées. Cela a pris des formes diverses et la tour de plusieurs étages est une solution certes acceptable si elle est bien intégrée à son milieu.
C’est ce qu’accomplit la résidence Wadsworth. Certains trouveront froid et d’allure machiniste cet édifice inspiré de l’architecture des années 1950. Néanmoins, cette tour à l’allure légère et élégante n’est pas en milieu étranger sur la rue Bloor, tandis que le soubassement en brique beige sur lequel elle se dresse borde correctement la rue et s’harmonise au Musée Bata, son voisin, tant par le gabarit que par la couleur.
Exactement à mi-chemin entre les limites nord et sud du campus, la nouvelle résidence Morrison établit des relations encore plus complexes avec son entourage. Comme la résidence précédente, elle repose sur une aile basse qui prolonge les lignes de sa voisine, la résidence Sir Daniel Wilson, dont elle reproduit aussi les couleurs. La brique beige est prépondérante aux deux premiers étages pendant que le troisième, en métal vert foncé, répond à l’ardoise du toit mansardé qui coiffe la résidence de 1955.