#TOUS DEBOUT contre le racisme, pour la liberté d’aimer

Cindy Van Wilder et Agnès Marot, #TOUS DEBOUT
Cindy Van Wilder et Agnès Marot, #TOUS DEBOUT, roman, Paris, Éditions Hugo et Cie, coll. New Way, 372 pages, 24,95 $.
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Publié 04/08/2021 par Paul-François Sylvestre

On doit parfois agir fortement si on veut pouvoir continuer à se regarder honnêtement dans le miroir. Voilà ce que des lycéens découvrent dans #TOUS DEBOUT, roman d’Agnès Marot et Cindy Van Wilder publié aux Éditions Hugo et Cie.

Ce qui commence par un simple cas de jeune sans-papiers se transforme en une histoire de premières amours. En une révolte à coup de tracts et de hashtags. En un polar ensanglanté.

#TOUS DEBOUT… au lycée Saint-Exupéry

L’action se déroule au lycée Saint-Exupéry dans un bled français surnommé Trifouillis-les-Oies. Jeune Iranien, Rahim fréquente Saint-Ex sans que ses collègues sachent qu’il est à la fois sans-papiers et bisexuel.

Rahim est courtisé par Méloée, mais se sent plus fortement attiré par Mathis, le lycéen ouvertement gai. Anton est le meilleur ami de Mathis. Personne ne sait qu’il se cache derrière le pseudo de Gossip Boy pour jouer les justiciers sur Tumblr.

Chaque chapitre est la voix d’un de ces personnages. Lorsque Gossip Boy révèle que Rahim est un sans-papiers, Méloée rallie un nombre suffisant de lycéens pour tenir un blocus et empêcher les CRS (policiers français) d’intervenir pour placer Rahim en rétention administrative, premier pas vers son retour forcé en Iran.

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Un roman engagé

#TOUS DEBOUT est un roman engagé à plusieurs niveaux. Il est bon ton, ici, de se dire ouverts et tolérants, tant envers les droits de l’homme que les droits LGBTQ. À une intrigue déjà complexe se greffent de premières amours, de premières expériences sexuelles.

C’est ainsi que pendant le blocus, une Méloée un peu saoule couche avec Anton, dans les toilettes. Elle perd sa virginité avec un mec qui n’a pas d’autre attrait à ses yeux que de bien vouloir d’elle. Au moment de jouir, elle susurre le prénom du bel Iranien.

Le lendemain, Méloée en a marre de ne plus savoir où elle en est. Marre d’avoir tellement d’émotions qu’elle finit par s’y perdre. «Dans chaque sanglot, j’entends le son de mon cœur qui se brise. Ou bien est-ce qu’il se répare?»

Rahim, pour sa part, se demande pourquoi c’est si compliqué à comprendre qu’on puisse tomber amoureux de quelqu’un «parce qu’entre nous, le courant passait, et peu importe s’il était brun, blond, homme ou femme». Or, en Iran, si tu es homo, on te pend.

Toujours la violence

Dans une petite communauté isolée, la violence demeure souvent le seul moyen d’attirer les médias. Quelqu’un décide donc d’inviter des casseurs à la fête.

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Rahim voulait échapper à la violence de son pays en venant en France. Or, elle le suit jusqu’à Trifouillis-les-Oies.

Voici un court échange entre Rahim et Anton-Gossip-Boy:
– Merci, souffle-t-il.
– Merci? Alors que je t’ai dénoncé?
– Tu m’as obligé à arrêter de mentir.

Bref commentaire sur le style du roman: les dialogues sont parfois crus, des mots d’argot et du slang anglais se glissent ici et là, et le français de Rahim est parfois boiteux. «Quelqu’un il doit se révolter… Je ne suis pas dans l’accord avec ce qu’il a fait…»

Agnès Marot et Cindy Van Wilder ont écrit un roman à quatre mains pour montrer avec force qu’il faut continuer à se battre contre vents et marées… Pour ce qui est juste. Pour la liberté d’aimer qui on veut. Pour l’éradication du racisme ambiant.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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