Les ordres professionnels du domaine de la santé qui désirent limiter le droit de leurs membres et du public à utiliser le français doivent avoir de bonnes raisons. La négligence du gouvernement ontarien de nommer des membres francophones au conseil d’un ordre n’est pas une excuse acceptable.
C’est ce qui se dégage des motifs du jugement rendu le 27 juillet par la Cour divisionnaire de l’Ontario dans le dossier Bélanger c. l’Ordre des médecins et chirurgiens de l’Ontario, 2021 ONCS 5132.
Écrit par la juge Lise Favreau avec l’accord des juges Sandra Nishikawa et Katherine Swinton, le jugement est fort important puisqu’il traite des obligations linguistiques de tous les ordres professionnels de la santé de l’Ontario.
Ces obligations sont stipulées à l’article 86 du Code des professions de la santé, étant l’annexe 2 de la Loi de 1991 sur les professions de la santé réglementées, L.O. 1991, ch.18. Et, le Code est réputé faire partie de chaque loi sur une profession de la santé.
Le paragraphe 86(1) du Code donne le droit à toute personne d’utiliser le français dans ses rapports avec l’Ordre. Le paragraphe 86(1.1) impose à l’Ordre l’obligation de déterminer la langue préférée de chacun de ses membres.