L’idée de « races » humaines n’a pas eu besoin de la génétique pour se faire dire qu’elle était dépassée. C’est tout de même à un pionnier de la génétique, Richard Lewontin, décédé cette semaine, qu’on doit les premiers travaux à avoir démontré hors de tout doute qu’il pouvait y avoir plus de différences entre deux individus du même groupe ethnique qu’entre deux individus de groupes distincts.
La chose n’était pas si évidente en 1966 lorsque Richard Lewontin publia deux recherches qui allaient marquer l’histoire de la génétique des populations et de la biologie de l’évolution.
Coécrites avec le généticien John Lee Hubby, ces deux études, publiées dans la revue Genetics, ouvraient la porte à l’utilisation des mathématiques et de technologies permettant de différencier des espèces animales jusqu’au niveau moléculaire.
Technologies rudimentaires en 1972
La notion de « race » avait beau avoir été abandonnée en science, la génétique partait encore de la prémisse selon laquelle on allait nécessairement trouver un plus grand nombre de « points communs » entre les gènes des membres d’un même groupe ethnique.
Lewontin allait démontrer que la chose n’était pas nécessairement vraie, notamment avec une analyse comparative, en 1972, des variations des protéines sanguines de différentes populations du monde.