3e tome de La Vie avant tout, roman fourre-tout de Michel Langlois

Michel Langlois, La Vie avant tout
Michel Langlois, La Vie avant tout, tome 3, La vérité sans compromis, roman, Montréal, Éditions Hurtubise, 2021, 328 pages, 23,95 $.
Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 07/07/2021 par Paul-François Sylvestre

Le romancier Michel Langlois a déjà à son actif quatre sagas en quatre tomes chacune. Il entend récidiver avec La Vie avant tout, dont le troisième tome vient de paraître sous le titre La vérité sans compromis, toujours aux Éditions Hurtubise.

Nous suivons toujours la famille Marion de Saint-Jean-Port-Joli. Après la mort de Roméo, en 1924, c’est son fils aîné Bruno qui tient désormais l’Auberge du JoliPort avec sa femme Marie-Ève Bourgault.

Bourgault, synonyme de sculpture sur bois

Le nom Bourgault à Saint-Jean-Port-Joli est synonyme de sculpture sur bois. Nous avons droit à un rappel du rôle joué par Médard, André et Jean-Julien Bourgault pour faire du village le centre québécois de la sculpture.

L’auteur ne manque pas de souligner qu’il ne se passe pas un seul événement le moindrement important « sans que n’interviennent le curé et le maire ». Ces deux hommes sont de mèche. S’il y a opposition à leurs décisions, « le curé parle d’excommunication et le maire, d’amendes ».

Parlant de religion, Bruno Marion écrit un conte, « Le petit homme », qui fait fi de ce que la Bible (ou le Coran) dit. Ce texte de cinquante pages conclut en ces termes : «Va, mon petit homme, et ne laisse pas les autres t’imposer leurs idées toutes faites. Invente-toi une belle vie!»

Publicité

Un patchwork de souvenirs de Michel Langlois

Le roman ne propose pas une intrigue avec rebondissements, il offre plutôt un patchwork de souvenirs et d’anecdotes. Michel Langlois aime remonter dans le temps, aussi loin que dans les Relations des Jésuites. Cela lui permet de parler du « Dieu des Sauvages » ou des « mousquilles » (moustiques).

Il fait souvent du remplissage, notamment lorsque Maxime raconte ses débuts en journalisme. On a droit à des petites capsules qui n’ont rien à voir avec le récit. Exemple : « en 1894, en Norvège, on vient de passer une loi interdisant le mariage à toute jeune fille qui ne sait pas tricoter, coudre et cuire du pain ».

Ou encore : il y a entre 100 000 et 150 000 cheveux sur notre tête et nous en perdons 45 à 60 par jour; le nombre d’abeilles dans un bon essaim est de 30 000; 560 livres de blé donnent 240 livres de farine; le nombre d’œufs d’une morue ordinaire est de 9 300 000. Autant de données complètement inutiles !

Michel Langlois aime les jeux de mots

Michel Langlois aime aussi truffer son récit de petits jeux de mots. Il signale que si nous utilisons mal le chiffre deux, nous nous retrouvons assis entre deux chaises à brûler la chandelle par les deux bouts, avec les deux pieds dans la même bottine.

Ce troisième tome de La Vie avant tout s’avère un fourre-tout assez boiteux. Il a cependant le mérite de démontrer comment « un village contient le monde entier avec ses bonheurs et malheurs. On y trouve, en fait de caractères humains, tout ce que le monde peut nous offrir. »

Publicité

La dernière phrase du roman indique déjà une suite. Maxime dit : « Pour ma part, moi qui attends depuis si longtemps et si patiemment mon prochain grand reportage, je viens d’être affecté à la couverture d’un événement absolument incroyable… » Pas certain que je serai au rendez-vous.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur