Histoire et legs de la Révolution tranquille: un essai éclairant

Martin Pâquet et Stéphane Savard, Brève histoire de la Révolution tranquille
Martin Pâquet et Stéphane Savard, Brève histoire de la Révolution tranquille, essai, Montréal, Éditions du Boréal, 2021, 280 pages, 20,95 $.
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Publié 30/06/2021 par Paul-François Sylvestre

Le 7 septembre 1959, Maurice Duplessis meurt. Le 16 février 1983, le gouvernement du Parti québécois adopte la loi dite matraque, obligeant le retour au travail des grévistes des écoles et collèges du secteur public. Comment ces deux dates sont-elles reliées? Il s’agit du début et de la fin de la Révolution tranquille.

Pour connaître les tenants et aboutissants de cette importante période, il faut lire Brève histoire de la Révolution tranquille, un essai de Martin Pâquet et Stéphane Savard.

Le terme «Révolution tranquille» inventé par un anglophone

On y apprend que l’appellation paradoxale a été cernée le 23 novembre 1961 par un journaliste anonyme du Ottawa Citizen et reprise en français par André Langevin dans le Magazine Maclean de février 1963.

Un sondage universitaire publié en 2018 signale que la Révolution tranquille «est désignée comme l’événement le plus important des 50 dernières années de l’histoire québécoise par les trois groupes, les francos (30%), les anglos (20%) et les allophones (23%) ».

Le livre considère cette période comme un moment dans l’histoire du Québec où il existe un consensus social autour de l’État du Québec, que celui-ci soit autonome ou non.

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L’État comme instrument d’émancipation

L’État est envisagé comme un instrument d’émancipation collective. «L’épanouissement individuel des citoyens passe par le renforcement de l’État ».

Les auteurs écrivent que le décès de Maurice Duplessis devient le ground zero à partir duquel les membres de la société québécoise érigent un tout nouveau rapport à l’État, «un tout nouveau sentiment d’appartenance».

L’ouvrage fort bien documenté est divisé en trois temps: SITUER la Révolution tranquille, la VIVRE et S’EN SOUVENIR.

25 ans de Révolution tranquille

Dans la première partie, l’événement est situé dans son contexte québécois, canadien, américain et international.

Publié aux Éditions du Boréal, Vivre la Révolution tranquille propose une lecture à la fois analytique et chronologique des quelques 25 années qui ont modelé l’expérience des Québécois et Québécoises.

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Dans un dernier temps, se souvenir de la Révolution tranquille interroge la mémoire de cette période, son patrimoine transmis au sein de la société québécoise, et sa place dans l’histoire.

Création du ministère de l’Éducation

C’est durant les années 1960 que le Québec a notamment fondé un ministère de l’Éducation et qu’il s’est doté d’instruments économiques pour accompagner une génération d’entrepreneurs.

Ces actions de l’État ont contribué à établir une appartenance politique forte en rupture avec la référence canadienne-française.

En l’espace de 25 ans, le Québec a vécu en accéléré. La province est sortie de la religion et des politiques publiques dans les années 1960. Elle a embrassé la participation citoyenne dans les années 1970. Elle a connu la défaite référendaire et une crise économique dans les années 1980.

Il ne se passe pas un événement politique ou social sans qu’on évoque le legs de la Révolution tranquille.

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Histoire des structure et histoire des idées

Cette Brève histoire de la Révolution tranquille donne au lecteur l’occasion d’approfondir sa compréhension d’une période charnière de l’histoire du Québec.

En prenant comme personnage central de son analyse l’État québécois, elle lie habilement histoire des structures et histoire des représentations collectives.

Martin Pâquet est professeur au Département des sciences historiques de l’Université. Stéphane Savard est professeur d’histoire à l’Université du Québec à Montréal.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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