Depuis 15 mois, plus de 3 millions de personnes autour du monde sont décédées de la covid, dont un peu plus de 11 000 Québécois et 8 000 Ontariens. Mais ce sont sept fois plus de familles qui vivent avec le deuil depuis un an. C’est-à-dire qu’elles ont perdu un proche, toutes causes confondues, au cours de l’année qui vient de se dérouler.
Et la pandémie rend le processus de deuil — de tous les deuils — plus complexe en y ajoutant de nouveaux obstacles, de la distanciation physique aux fermetures ponctuelles de milieux de vie. Ou encore l’interdiction d’accompagner les proches dans leurs derniers instants.
Deuil face à des circonstances anormales
«Je n’ai pas pu voir mon père dans ses derniers jours, ni après son décès, car on nous l’interdisait. Sa mort s’est produite dans des circonstances anormales et pénibles à vivre», raconte avec douleur Jean Vézina.
Jusqu’à quelques jours auparavant, le papa de l’ancien directeur de l’École de psychologie de l’Université Laval allait bien. Le décès de l’homme de 94 ans a été très rapide et la famille ignore encore dans quelles conditions il s’est produit.
Et c’est sans compter les difficiles procédures post-décès. «J’ai récupéré ses affaires, mises avec tout le reste dans un sac vert dans le stationnement de l’établissement», relève ce fils qui constate un grand manque de respect et de considération.