«– Tu sais, Zahra, il y a des choses que seule toi sais dire. Tu devrais écrire des histoires, tu pourrais commencer par la tienne.
– Celle-là, quelqu’un va l’écrire un jour.»
Ce quelqu’un est Soufiane Chakkouche qui vient de publier aux éditions David le roman Zahra consacré au sort de ces «petites bonnes» issues du Sud marocain et traînées de force dans de riches familles de Casablanca pour se trouver à la merci du maître des lieux.
Jeune fille libre
Zahra est la fille d’Oumaya qui fut cédée dès l’âge de huit ans à une famille de notables casablancais comme petite bonne à tout faire. Lorsqu’elle accouche, on la renvoie dans son village et Zahra est élevée comme une jeune fille libre et bourgeoise.
Quand Oumaya a été violée en une minute et douze secondes, quand elle est devenue «adulte par adultère», elle a perdu sur le coup la foi en la meilleure œuvre d’Allah: l’Homme. Le roman excelle dans l’art d’illustrer comment l’âme humaine peut être nivelée par le vice.
Ébats sexuels
Il y a plusieurs ébats sexuels dans cette histoire tantôt érotique, tantôt poétique. Cela donne parfois lieu à des envolées comme «cette coulée de chaleur, ce torrent de frissons, cette sorcellerie des sens qu’est le sexe, perceur de l’âme et garant de la part animale chez l’homme».