Étendre le bilinguisme judiciaire au domaine de la faillite et de l’insolvabilité s’avérerait clairement pertinent et avantageux pour les justiciables dans un contexte économique difficile et incertain où un nombre croissant de particuliers et de petites et moyennes entreprises s’adressent aux tribunaux pour restructurer leurs dettes ou carrément déclarer faillite.
C’est ce que souligne Darius Bossé, président de la Section des juristes d’expression française de common law de l’Association du Barreau canadien (ABC), dans la lettre qu’il a envoyée le 10 décembre dernier à David Lametti, ministre de la Justice et procureur général du Canada, et dont je vous ai fait part dans une récente chronique.
Puisque la réponse du ministre n’est pas encore disponible, j’ai invité les cinq partis politiques représentés à la Chambre des communes à me transmettre leurs commentaires sur la lettre. Je partage avec vous les réponses que j’ai reçues de trois partis. La ministre Mélanie Joly et le porte-parole du Bloc Québécois en matière de langues officielles, Mario Beaulieu, n’ont pas répondu à mon invitation.
Le gouvernement tarde à poser des actions concrètes
Responsable des langues officielles dans le Cabinet fantôme d’Erin O’Toole, chef de l’opposition officielle conservatrice, le député Alain Rayes (Richmond—Arthabaska) est d’avis que le gouvernement fédéral doit tout mettre en œuvre afin de favoriser la protection et la promotion des deux langues officielles, et ce, dans toutes les sphères d’activité, y compris dans le domaine judiciaire.
«Le français étant minoritaire au Canada, il est essentiel de poser des actions pour freiner son déclin. Le Parti conservateur du Canada met énormément de pression pour que la ministre des Langues officielles procède dans les plus brefs délais à la modernisation de la Loi sur les langues officielles. Ce serait l’une des façons la plus significative de protéger les communautés linguistiques en situation minoritaire.»