«Phase 2» de la grève du zèle des enseignants franco-ontariens

Les dirigeants de l'AEFO en conférence de presse.
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Publié 24/01/2020 par François Bergeron

Les 12 000 enseignantes et enseignants franco-ontariens membres de l’AEFO entameront la «phase 2» de leur grève du zèle à compter du mardi prochain, 28 janvier.

De nouvelles consignes s’ajouteront à celles qui touchaient principalement les tâches administratives.

Rien que les tâches essentielles

Au refus d’écrire des commentaires dans les bulletins et de faire passer les tests de l’OQRE, en plus de limiter les communications avec la direction d’école et avec les parents, s’ajoutent d’autres réductions de tâches habituelles: pas de remplacement de collègue absent; pas d’invités dans les classes ni de sorties éducatives; pas de participation à des réunions, collectes de fonds, distributions de repas, carnavals, spectacles, remises de prix, messes…

Le personnel enseignant peut continuer de participer aux activités parascolaires «uniquement s’il le fait volontairement». Si un voyage scolaire à l’extérieur de la région est déjà planifié et que les élèves ont payé pour y participer, l’activité pourra être maintenue.

L’AEFO rappelle à ses membres qu’ils ne doivent jamais compromettre la santé et la sécurité des élèves. «Si une situation survient pendant les récréations ou le dîner qui exige une intervention immédiate, vous devez intervenir.»

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Le syndicat précise aussi que «le personnel affecté à l’enfance en difficulté continue à travailler avec les élèves ayant des besoins particuliers».

Le président de l’AEFO, Rémi Sabourin.

Les conseils scolaires complices?

Le Conseil des associations d’employeurs, au nom des 12 conseils scolaires franco-ontariens, «poursuit ses attaques envers les droits et les acquis des membres, et le gouvernement maintient ses coupes touchant les conditions d’apprentissage des élèves», accuse le président de l’AEFO, Rémi Sabourin.

Les prochaines négociations tripartites se tiendront les 29 et 30 janvier avec un médiateur nommé par le ministère du Travail.

«Nous ne pouvons plus tolérer l’inertie des conseils scolaires et du gouvernement», a dit Rémi Sabourin. «Lors de notre dernière rencontre, les négociations n’ont pratiquement pas avancé.»

L’AEFO déplore que les conseils scolaires «semblent vouloir continuer à se plier aux décisions du gouvernement» telles que l’obligation de suivre des cours en ligne au secondaire, la réduction du choix de cours et l’augmentation du nombre d’élèves par classe

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Selon Rémi Sabourin, «les conseils scolaires restent muets face aux décisions catastrophiques et arbitraires du gouvernement».

Entre l’arbre et l’écorce

Denis Chartrand, le président de l’ACÉPO (les quatre conseils scolaires laïcs franco-ontariens), répond que les conseils scolaires ont déjà fait connaître leurs positions contre l’augmentation du nombre d’élèves par classes et en faveur d’autres revendications syndicales.

Denis Chartrand

«Y compris, récemment, devant le comité parlementaire d’étude du budget de l’Ontario», dit-il à L’Express.

«Les conseils scolaire, qui ont un mandat du gouvernement de négocier avec les syndicats, mais qui ont aussi à coeur le bien-être des élèves et des enseignants, est pris ici entre l’arbre et l’écorce.»

Du côté de l’AFOCSC (les huit conseils scolaires catholiques franco-ontariens), on ne réagit pas aux propos de Rémi Sabourin «en lien direct avec les négociations provinciales», parce que ce sont «des éléments clés de négociation et ces négociations auront lieu à la Table provinciale».

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«On négocie à la Table, pas dans les médias», confirme M. Chartrand. La président de l’ACÉPO prévoit cependant un règlement prochain du conflit. «Ça ne durera pas des mois», croit-il.

Perturbations

L’AEFO dit comprendre que des mouvements de grève «peuvent perturber le quotidien des parents d’élèves franco-ontariens» et leur demande de comprendre qu’il s’agit d’une action syndicale dont le but est, entre autres, de «lutter contre la détérioration du système d’éducation».

Stephen Lecce

D’autres perturbations plus importantes que la grève du zèle, comme des fermetures ponctuelles d’écoles, affectent les parents francophones parce que des employés de soutien de nos conseils scolaires (Viamonde et MonAvenir pour le Grand Toronto), sont membres d’un des trois autres syndicats anglophones.

En début de semaine, le ministre de l’Éducation, Stephen Lecce, s’est dit «plus que jamais convaincu que les parents attendent de notre gouvernement qu’il investisse dans des services de première ligne, et non pas dans les demandes des syndicats, notamment l’augmentation de la rémunération de certains des éducateurs les mieux payés au pays.»

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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