Grève du zèle des enseignants et autres perturbations

La direction de l'AEFO mardi matin. Au centre: le président Rémi Sabourin.
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Publié 14/01/2020 par l-express.ca

Les 12 000 enseignants franco-ontariens membres de l’AEFO feront grève du zèle touchant principalement les tâches administratives à compter de ce jeudi 16 janvier.

Cela signifie que les enseignants n’écriront pas de commentaires dans les bulletins scolaires, ne remettront aucune planification à la direction d’école, ne distribueront pas aux élèves de communications de l’écoles ou du conseil scolaire, ne feront pas passer les tests de l’OQRE, etc.

Les trois syndicats d’enseignants anglophones ont également décidé des moyens de pression contre la volonté du gouvernement ontarien d’augmenter le nombre d’élèves par classe et de couper un certain nombre de postes dans le système scolaire public.

L’AEFO proteste aussi contre l’obligation faite aux élèves du secondaire de suivre des cours en ligne, et contre la réduction du choix de cours qui leur est offert.

Perturbations

Certains membres d’un syndicat anglophone travaillent parfois dans nos écoles françaises et peuvent y appliquer d’autres moyens de pression.

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C’est ainsi que la grève d’une journée, ce mercredi 15 janvier, de la Fédération des enseignantes-enseignants des écoles secondaires de l’Ontario (FEÉSO/OSSTF), entraînera la fermeture de six écoles du Conseil scolaire Viamonde et de huit écoles du Conseil scolaire catholique MonAvenir dans les régions de Halton, Durham, Burlington, Hamilton et Orangeville.

Les membres de l’AEFO s’étaient prononcés à 97% en faveur de la grève lors d’un vote qui s’est déroulé du 18 au 20 décembre 2019. «Nos membres ont parlé, ils en ont long à dire, et l’AEFO les a écoutés et entendus», a déclaré le président de l’AEFO, Rémi Sabourin, mardi matin.

Pour les élèves

«Le succès des élèves franco-ontariens est non négociable» pour Rémi Sabourin. «L’AEFO ne peut pas accepter de participer à la détérioration du système d’éducation franco-ontarien.»

Stephen Lecce

Malgré la grève du zèle, les négociations se poursuivent avec les représentants du ministre de l’Éducation, Stephen Lecce.

«Depuis les trois dernières décennies, les parents et les élèves doivent composer avec des conflits de travail dans le secteur de l’éducation, peu importe le parti politique qui forme le gouvernement», a commenté le ministre.

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«Je suis déçu de voir que les syndicats d’enseignants continuent d’employer des moyens de pression additionnels qui font du tort aux élèves.»

Appui des jeunes

La Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO), l’organisme porte-parole des 25 000 jeunes francophones qui fréquentent une école secondaire francophone en Ontario, appuie les enseignants dans ces négociations.

La FESFO dénonce l’augmentation des tailles de classes «nuisible puisqu’elle porte à la réduction des choix de cours – surtout pour les francophones», et l’obligation des cours en ligne «défavorable puisqu’il s’agit d’un système d’apprentissage qui n’est pas adapté pour tous les jeunes, et qui n’est pas accessible pour tous».

«Les enseignants se dévouent quotidiennement à l’éducation et au bien-être de la jeunesse. Il est donc impératif de les appuyer dans leurs demandes, et de respecter leurs moyens de pression afin d’améliorer le système scolaire ontarien», explique la présidente Karelle Sikapi.

7 milliards $ ?

Le mois dernier, le ministre Lecce estimait que les demandes syndicales en majoration de salaires, avantages sociaux et autres compensations se chiffraient à 7 milliards $.

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Les quatre syndicats d’enseignants ont d’ailleurs lancé une contestation judiciaire de la loi régissant les augmentations de rémunération dans le secteur public, fait-il remarquer.

«Nous avons fait une offre raisonnable en matière de rémunération en proposant au deuxième groupe le mieux payé d’éducateurs du pays une augmentation de 750 millions $.»

Le déficit du gouvernement ontarien dépassait encore 11 milliards $ en 2018-19, pour un budget total de 162 milliards $. À 30 milliards $, l’Éducation est le deuxième plus gros portefeuille provincial (après la Santé: 62 milliards $).

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